Véronique De Sève, vice-présidente et responsable de la condition féminine à la CSN, s’inquiète vivement des récents propos tenus par la présidente du Conseil du statut de la femme (CSF), Louise Cordeau, et cité par le Journal de Montréal du 17 septembre. Madame Cordeau estime que l’égalité homme-femme est « presque atteinte ». Qui plus est, la présidente de cet organisme estime à propos de changer le nom de l’organisme. Est-il besoin de rappeler que le CSF est voué à la réalisation d’études et de recherches sur la situation de la condition des femmes dans toute leur pluralité et qu’il a notamment pour mission de faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes. Le CSF a également un rôle d’information auprès des décideurs, des acteurs sociaux et de la population. Ainsi, ces affirmations ont pour effet de miner les nombreux efforts du mouvement des femmes pour faire reconnaître l’importance à accorder à l’atteinte de l’égalité de fait.
« Je suis extrêmement inquiète que de telles déclarations proviennent de la présidence du Conseil du statut de la femme, insiste Véronique De Sève. Les toutes dernières données du CSF sur la condition des femmes sont pourtant sans équivoque : en matière de revenu, l’écart entre la rémunération horaire moyenne des femmes et celles des hommes a augmenté entre 2015 et 2016[1]. » La représentante syndicale ajoute que les femmes occupent près des deux tiers des emplois à temps partiel, que six personnes sur dix travaillant au salaire minimum sont des femmes et que les femmes sont encore confinées à des ghettos d’emploi.
« Je fais mienne la réplique de la Fédération des femmes du Québec qui, à juste titre, rappelle qu’« il ne saurait exister de “presque” égalité, l’égalité est pleine et entière, ou n’est pas. » [2], conclut Madame De Sève.
[1] Portrait des Québécoises en 8 temps, édition 2017, Conseil du statut de la femme.
[2] http://www.ffq.qc.ca/2017/09/madame-cordeau-il-ne-saurait-exister-de-presque/