Le romancier et essayiste Yvon Rivard plaide pour que le Québec sorte d’une vision « comptable » de l’éducation qui a « gangrené toute la société ».
Le lauréat du prix Pierre-Vadeboncœur 2019, pour son livre Le chemin de l’école, déplore que nous n’ayons pas une vision générale de l’éducation. « Apprendre, c’est une expérience du temps. Il faut alléger la tâche des professeurs et des élèves et laisser respirer la pensée », explique Yvon Rivard en entrevue, en citant l’exemple de la Finlande qui dispose d’un des meilleurs systèmes d’éducation au monde. Dans son livre, le professeur de littérature de McGill jette un regard percutant sur la relation pédagogique sur la place qu’y occupent les émotions, les sensations, le temps et la gratuité. L’auteur est également un défenseur d’une formation générale étoffée. Il souhaite que l’on revoie la formation des futurs enseignants et enseignantes en misant davantage sur le contenu que sur la pédagogie. « Il faudrait une autre commission Parent », conclut l’essayiste, qui met toutefois en garde contre un certain « poison » utilitariste qui était déjà présent dans le fameux rapport Parent des années 60.
Le prix Pierre-Vadeboncoeur, doté d’une bourse de 5000 $, a été créé en 2011 par la CSN pour souligner la mémoire de ce grand écrivain et syndicaliste, conseiller à la centrale syndicale québécoise durant 25 ans. Il est remis à l’auteur d’un essai qui s’est démarqué sur des questions économiques, sociales ou politiques