Un sondage mené par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) révèle que le personnel de la santé, des services sociaux et des services de garde éducatifs craint que le projet de loi 59 ne permette pas d’améliorer leur santé au travail.
Le sondage mené du 31 août au 7 septembre a permis de joindre 2475 répondantes et répondants membres de la FSSS–CSN. Les résultats du sondage démontrent que les travailleuses et travailleurs jugent que le projet de loi 59 visant la modernisation du régime de santé et sécurité du travail (SST), actuellement à l’étude à l’Assemblée nationale, ne fait pas le nécessaire pour agir en prévention. Le personnel note l’urgence de revoir les lois en SST alors que la crise d’épuisement professionnel fait rage dans nos réseaux. C’est en effet 80 % des répondantes et répondants qui considèrent que le gouvernement n’exige pas assez des employeurs pour que le nécessaire soit fait pour assurer leur santé physique et psychologique au travail.
« Le projet de loi 59 doit en faire plus ! C’est le message clair qu’envoie le personnel de la santé, des services sociaux et des services de garde. Le danger, c’est d’organiser la prévention sur la base des mégaétablissements du réseau. C’est impossible de répondre à la détresse du personnel si l’on ne prend pas les moyens d’agir concrètement dans leur milieu de travail », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSS–CSN.
« Il n’est pas trop tard pour faire mieux ! Nous interpellons les ministres Dubé et Boulet pour que la réforme du régime de santé et sécurité du travail renforce la prévention dans nos secteurs. Le projet de loi 59 doit permettre d’agir efficacement sur l’absentéisme, les pénuries de personnel et le climat de travail. Mais pour que cette réforme porte ses fruits dans le réseau, des modifications majeures doivent être apportées au projet actuel », poursuit Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.
Des comités de SST pour agir en prévention dans les milieux de travail
Les travailleuses et travailleurs (62 % des répondantes et répondants) indiquent qu’il n’existe pas de comité de SST permettant d’agir concrètement en prévention dans leur lieu de travail. Ils considèrent massivement (83 % des répondantes et répondants) qu’un tel comité de prévention dans les milieux de travail est nécessaire pour agir efficacement en prévention, par exemple dans le cadre de l’actuelle pandémie.
Miser sur des représentantes et des représentants en SST dans les milieux de travail
Le personnel (68 % des répondantes et répondants) n’a pas accès à un représentant des travailleuses et des travailleurs, responsable de la santé et de la sécurité, disponible sur leur lieu de travail. Pourtant, la vaste majorité des répondantes et répondants (82 %) jugent que l’accès à un représentant en SST dans leur milieu de travail est nécessaire pour agir efficacement en prévention, par exemple dans le cadre de l’actuelle pandémie.
Avoir des moyens pour agir en prévention
Pour les travailleuses et travailleurs (75 % des répondantes et répondants), l’employeur ne donne pas à leur syndicat suffisamment de moyens pour agir efficacement en prévention. C’est 76 % des répondantes et répondants qui pensent que l’octroi de moyens supplémentaires au syndicat est nécessaire pour renforcer l’efficacité de la prévention.
La nécessité d’un regard externe pour faire le bilan de la prévention dans le réseau
C’est 81 % des répondantes et répondants qui considèrent qu’un examen périodique de la qualité de la gestion et de l’organisation de la prévention par l’employeur, ainsi qu’une évaluation de son efficacité, menée de manière indépendante, sont nécessaires pour améliorer l’efficacité de la prévention.