Campagne Vraiment public

« Si le privé en santé ça fonctionnait, on le saurait », estime la présidente de la CSN

Aujourd’hui et dans les prochaines jours, des travailleuses et des travailleurs des secteurs privé et public iront devant les bureaux de député-es caquistes partout au Québec afin de soulever plusieurs questionnements en lien avec les réformes engagées par le gouvernement de la CAQ en santé et dans les services sociaux. Ces grandes portes, livrées aux bureaux de circonscriptions, symbolisent la porte qui devrait être grande ouverte à l’expansion du réseau public et être fermée à la croissance du secteur privé. Or, le plan santé du ministre Dubé ouvre grande la porte au privé en stipulant que les services sont fournis par des établissements qui « peuvent être soit publics, soit privés ».

« Si le privé en santé ça fonctionnait, on le saurait », indique la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en rappelant que les cliniques privées, les GMF et les autres solutions qui misent sur les médecins-entrepreneurs ou les compagnies privées n’ont pas, jusqu’à maintenant, amélioré l’accès au réseau et n’ont pas été une solution à moindre coût. Il y a déjà plus de 25 % des dépenses en santé au Québec qui vont au privé, aller plus loin dans cette direction n’est pas une refondation du réseau, mais une continuation de mauvaises décisions prises par les ministres Couillard et Barrette. La CSN estime qu’il est temps que le gouvernement puisse mieux contrôler à quel endroit et à quels soins les fonds publics seront accordés en priorité. En donnant son argent au privé, le gouvernement laisse des entrepreneurs décider où ils s’installent et quels soins ils vont offrir (habituellement les moins complexes et les plus payants).

Rappelons que la réforme du gouvernement de la CAQ s’appuie entre autres sur l’ouverture d’hôpitaux entièrement gérés par le secteur privé, sur l’encadrement plutôt que sur une véritable abolition des agences de placement de personnel ainsi que sur une nouvelle mégastructure, Santé-Québec, qui pourra accélérer les projets de privatisation et de sous-traitance. Pour la CSN, les idées mises en avant par la CAQ ne sont pas nouvelles. Au contraire, elles ne font que pousser plus loin les mauvaises solutions mises en place par les précédents gouvernements. Pour nous, la solution passe par un renforcement du secteur public, notamment par le réinvestissement dans les CLSC pour offrir un service vraiment accessible et de proximité dans chaque région. Il faut aussi sortir de l’hospitalo-centrisme qui est néfaste pour les patients.

Le statu quo n’est plus une option
« Le statu quo en santé et dans les services sociaux n’est plus une option. Il faut des changements. La CSN est d’ailleurs en mode proposition avec sa campagne Vraiment public », souligne la présidente de la CSN. « Nous proposons une déprivatisation, une décentralisation et davantage de démocratie. Malgré certaines bonnes idées, le gouvernement va malheureusement dans le sens contraire de ces trois principes ! »

Pour assurer la pérennité de nos services publics gratuits, universels, accessibles et de qualité, il faut faire preuve de courage politique en ramenant tous les services dans le secteur public. Saupoudrer des postes de cadres n’est pas une décentralisation. Ces cadres obéiront à leurs patrons de Québec au lieu de tenir compte de la réalité vécue par les employé-es ou par la population locale.

Le privé est payé par la population
Bien que le gouvernement promette que les services privatisés continueront d’être payés par l’assurance-maladie, la CSN souligne que les coûts sont systématiquement plus élevés dans le secteur privé que dans le secteur public. « Nous n’avons pas assez d’argent pour ajouter une part de profit dans le financement de la santé. On va payer plus collectivement, même si les individus n’auront pas à sortir d’argent de leurs poches », explique la présidente de la CSN.

Au bout du compte, ce sont en effet les travailleuses et les travailleurs qui vont payer pour enrichir des entrepreneurs. Inévitablement, des choix budgétaires devront être faits, soit en redirigeant des ressources qui ne pourront être investies ailleurs ou encore en révisant éventuellement la couverture de certains de ces services. Ces coûts se répercuteront inévitablement sur les régimes d’assurance collective déjà sous pression, dans tous les milieux de travail. Bref, nous allons toutes et tous payer la note.

Campagne Vraiment public

Dans son site Web, la CSN recense plusieurs exemples de solutions permettant d’améliorer les soins et les services à meilleur coût en les rapatriant au sein du secteur public : https://www.csn.qc.ca/vraiment-public.

 

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