Les travailleuses et les travailleurs du Centre l’Entre-Toit sont en grève générale illimitée depuis le 1er novembre. Les grèves ne sont pas si fréquentes dans le secteur communautaire. Qu’est-ce qui a mené ces 75 salarié-es à utiliser cet ultime moyen pour se faire respecter ?
Depuis quatre ans, Rosalie Bezeau-Faucher travaille pour l’Entre-Toit comme adjointe à la coordination. Elle a, entre autres mandats, celui de veiller à la réinsertion sociale des usagères et des usagers du centre de transition. L’Entre-Toit héberge des personnes aux prises avec des troubles de santé mentale, doublés à de la toxicomanie ou encore à des démêlés avec la justice.
Rosalie les accompagne au quotidien pour les mener vers une plus grande autonomie. « On fait tout notre possible pour soutenir les résidentes et les résidents de l’Entre-Toit. On les aide à prendre leurs médicaments, à se trouver un emploi ou bien un logement. Certaines personnes reviennent nous voir après quelques années pour nous remercier de les avoir épaulées. Elles sont fières d’être autonomes. Je sens qu’on fait une différence dans leur vie », explique-t-elle.
Si Rosalie a choisi de travailler à l’Entre-Toit, c’est pour prêter assistance aux gens les plus marginalisés de notre société. Si elle reste, c’est pour continuer de tisser des liens au jour le jour avec eux. Elle reste aussi pour l’esprit d’équipe qui se forme dans ce milieu de travail enrichissant, mais exigeant.
Dans les conditions actuelles, c’est difficile. Les salaires sont loin derrière ceux du secteur public et du milieu communautaire. L’Entre-Toit compte sur des salarié-es qualifiés et diplômés, mais non reconnus. Résultat, le taux de roulement frôle les 100 % chaque année. « Nous gagnons moins de 20 $ l’heure. Pour s’assurer de garder les gens plus longtemps et de continuer d’assurer la mission de l’organisme, il faut bonifier nos conditions et augmenter nos salaires », conclut Rosalie.