Dans les Laurentides, la convention collective d’Orica-Canada est venue à échéance le 4 avril dernier. Cette usine est spécialisée dans les explosifs commerciaux et les systèmes de dynamitage destinés au secteur minier et au secteur des infrastructures. Un contrat de travail qui aura duré cinq ans et qui aura été marqué au fer rouge. Plus de la moitié des emplois ont disparu alors que l’entreprise australienne a transféré une bonne partie de sa production au Mexique et au Chili. « C’est difficile quand la concurrence est à l’interne. Orica a le quasi-monopole mondial dans son domaine. C’est facile pour eux de déplacer la production dans leurs installations au Chili, au Mexique ou en Chine. La main-d’œuvre n’est pas chère », confie le président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses d’Orica Canada–CSN, Martin Richer. En plus de la délocalisation, s’est ajouté le départ à la retraite d’une soixantaine d’employé-es.
Aujourd’hui, l’usine de Brownsburg-Chatham ne compte plus que 260 travailleurs. Il y a autant d’hommes que de femmes et la moyenne d’âge est de 40 ans. L’usine a perdu la fabrication des éléments pyrotechniques et n’a conservé que l’assemblage des systèmes électroniques et non électriques. « C’est une négo de positionnement. Le but est de garder ce qu’on a. On a déjà de bons salaires, de bonnes assurances et même un régime de retraite à prestations déterminées. L’entreprise ne peut pas garantir les futurs investissements, mais on va travailler fort pour amener les prochains projets ici. L’entreprise a déjà investi pour améliorer la productivité, ce qui est une bonne chose. »
Les négociations ont débuté à la fin février, à raison de deux rencontres par semaine. Encore une fois, c’est une négociation raisonnée, et non traditionnelle. « Cela a été gagnant pour nous les deux dernières fois. On espère que cela le sera encore cette fois-ci. »