Les sages-femmes du Québec, accompagnées par des centaines de manifestants et de manifestantes, se sont réunies, ce midi, devant les bureaux la première ministre Pauline Marois. En colère, elles lui ont demandé de trouver une solution rapide et équitable à l’impasse qui perdure dans les négociations entre les sages-femmes et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Négociation qui traîne
Pour le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), il est inconcevable que cette négociation traîne toujours, malgré plus d’une trentaine de rencontres avec le MSSS. « Comment se fait-il que deux ans plus tard nous devions encore sortir dans la rue et manifester ? » a demandé la présidente du RSFQ, Claudia Faille. Les demandes des sages-femmes ne représentent qu’une infime portion du budget du gouvernement. « Nous ne sommes que 159; et la majorité des sages-femmes ont des horaires réduits. Tous les ministres à qui nous avons parlé nous ont assurées de la volonté du gouvernement de dénouer l’impasse. Pourtant cette volonté ne se reflète pas à la table de négociation, a précisé la présidente. Nous nous sommes pourtant rendues disponibles afin de négocier efficacement avec le MSSS. Et malgré des offres qui frôlaient l’insulte, nous n’avons jamais quitté la table de négociation. Aujourd’hui, les sages-femmes sont exaspérées, mais elles ne se contenteront pas du peu qui leur est présentement offert », a lancé Claudia Faille.
Corriger l’injustice
Le RSFQ, l’association professionnelle des sages-femmes, négocie depuis plus de deux ans l’entente qui le lie au MSSS. Celle-ci, qui a été signée en 2004 et n’a pas été renégociée depuis bientôt dix ans – elle a été prolongée par un décret en décembre 2005 -, nécessite un redressement majeur. Pour Claudia Faille, présidente du RSFQ, il est évident que l’entente qui est négociée actuellement devra corriger l’injustice que subissent les sages-femmes. « Nous sommes payées un dollar l’heure pour être de garde et nous ne recevons aucune prime pour horaires défavorables, contrairement à tous les autres professionnel-les de la santé. Nos demandes sont raisonnables et nous exigeons simplement un traitement équitable, rien de plus. » Le RSFQ en appelle donc au sens de la justice de la première ministre. « Nous lui demandons de redresser la situation et de permettre ainsi aux professionnelles que nous sommes d’être enfin traitées équitablement », a précisé Claudia Faille.
Appui des femmes
Au cours des dernières semaines, le RSFQ a reçu l’appui de près de 80 groupes issus des milieux féministes et communautaires ayant à cœur le sort des sages-femmes. « La Coalition pour la pratique sage-femme a sollicité le soutien de ses membres, dont la Fédération des femmes du Québec, ainsi que celui d’autres organisations. Elles nous ont appuyées sans réserve et plusieurs d’entre elles ont même contacté la première ministre afin de l’inviter à résoudre l’impasse, a déclaré Claudia Faille. Notre bataille est aussi celle des femmes qui sont nombreuses à choisir d’accoucher avec une sage-femme, en maison de naissance, à domicile ou en centre hospitalier. »
À propos
Le RSFQ est l’association professionnelle des sages-femmes depuis 1995. Il représente environ 150 sages-femmes qui œuvrent au Québec. Le RSFQ est en entente de service avec la Fédération des professionnèles de la CSN depuis 2009.
La Fédération des professionnèles (FP) représente plus de 8000 professionnel-les, techniciennes et techniciens, œuvrant dans différents secteurs d’activité.
Fondée en 1921, la CSN regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.