Rien ne va plus entre la soixantaine de travailleuses du Centre d’action bénévole des Seigneuries (CAB) et la direction de cet organisme communautaire œuvrant dans l’aide à domicile. Elles dénoncent l’attitude arrogante de leur employeur qui veut imposer des coupes draconiennes à même leur faible rémunération afin d’éponger un déficit manifestement causé par une mauvaise gestion. Ces travailleuses demandent à l’Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent d’intervenir pour obliger le CAB à renoncer à recouvrer ces sommes qui les appauvriraient davantage.
« Cette demande d’intervention n’est pas anodine en raison de l’entêtement de la direction du CAB », affirme Daniel Charette, vice-président de la FSSS–CSN pour la région du Bas-Saint-Laurent. « Ces femmes, complètement dévouées au bien-être de gens âgés, sont déjà aux prises avec des conditions de travail et de rémunération très précaires. Malgré tout, on leur demande de manière autoritaire et méprisante, de se sacrifier pour conjurer un déficit dont elles ne sont pas responsables, ni de près, ni de loin. » La direction exige d’importantes concessions pour les prochains mois, dont une coupure de 50 % des frais de transport, ainsi qu’un gel salarial. La récupération totaliserait ainsi environ 80 000 $, soit plus de 1300 $ par salariée. Or, une travailleuse ayant 12 années de services gagne à peine un salaire horaire de 11,99 $ pour un revenu annuel moyen de 17 000 $ brut.
La FSSS juge inadmissible cette décision du CAB de tenter de faire assumer le déficit annuel dont l’origine tient à une gestion déficiente des ressources financières confiées par l’Agence de la santé. Elle questionne notamment l’énorme part financière assumée par le CAB pour payer le bâtiment, qu’elle partage avec l’organisme Carrefour d’Initiatives Populaires de Rivière-du-Loup. En effet, bien que le centre n’occupe que le tiers des espaces disponibles, il assume depuis très longtemps la moitié de la facture totale, incluant les taxes, l’entretien, les réparations, les assurances, etc., qu’on peut estimer facilement à plusieurs dizaines de milliers de dollars. Autre incongruité : la facture de la prime annuelle d’assurance collective s’est accrue de 33 000 $, une hausse de près de 32 %, pour un même niveau de couverture. Malgré cette forte hausse inhabituelle, la direction du CAB n’a pas jugé bon de procéder à un appel de soumission auprès d’autres assureurs, et ce, en dépit de ses difficultés financières.
À propos de la CSN et de la FSSS
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre d’action bénévole des Seigneuries (CSN) est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), laquelle représente près de 130 000 membres au Québec. Il est aussi affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent qui compte quelque 10 000 membres dans la région. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs provenant de tous les secteurs d’activité.