Se syndiquer

RI-RTF : le choix de la démocratie

Plus de 400 ressources ont ainsi profité de la période de changement d’allégeance syndicale prenant fin le 30 janvier dernier pour quitter la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec (FFARIQ) et venir gonfler les rangs du secteur des RI-RTF de la CSN.

Pour Renée Desnoyers, responsable d’une famille d’accueil à Terrebonne depuis 16 ans et nouvelle présidente du syndicat CSN des RI-RTF de la région de Lanaudière, la décision d’opter pour la CSN s’est imposée en octobre dernier à la suite d’une assemblée de la FFARIQ. Alors que la négociation à venir était à l’ordre du jour, la présidente d’alors a plutôt tenté de convaincre les membres d’adhérer à un régime d’assurance, tout en refusant de répondre à leurs questions. « Je suis membre de la FFARIQ depuis la syndicalisation des RI-RTF en 2001. J’ai siégé au comité exécutif, j’ai beaucoup donné, mais là c’était une goutte de trop, celle qui a fait déborder le vase », déplore-t-elle. Absence de démocratie, droit de parole muselé, pouvoir de décision centralisé à Québec : la liste des déficiences est longue.

Maurice Dumais, responsable d’une famille d’accueil de Saint-Pacôme et vice-président de l’exécutif temporaire du syndicat CSN du Bas-Saint-Laurent, confirme les problèmes évoqués par la présidente : « On a vraiment donné la chance au coureur, mais en tant que membre du CA j’ai été confronté à tout ce que décrit Renée. Puis, lorsqu’ils ont décidé de me remplacer au CA, la démocratie et l’intérêt des membres ont pris le bord. »

Pour ces deux militants, très actifs durant la campagne d’allégeance syndicale, l’inquiétude suscitée par la loi 10 du gouvernement Couillard et ses conséquences anticipées pour les RI-RTF a constitué une autre bonne raison de joindre les rangs de la CSN. « La présidente de la FFARIQ ne voulait même pas reconnaître que la loi 10 allait affecter les RI-RTF. Pourtant, on sait qu’on va se retrouver face à des monstres, les CISSS, qui seront nos interlocuteurs dans nos régions. On a besoin d’une organisation qui peut nous appuyer avec toutes les ressources et la volonté nécessaires et pour nous, ça, c’est la CSN », ajoute Renée Desnoyers.

Les deux intervenants s’entendent pour dire que l’adhésion des RI-RTF à la CSN vient avec des attentes. D’abord, ils désirent que la réalité bien particulière des RI-RTF destinées à l’enfance, qui offrent un refuge aux enfants relevant de la Loi sur la protection de la jeunesse, soit prise en compte, notamment dans le cadre de l’actuelle négociation. Ils souhaitent également que la CSN représente les ressources au civil lorsque la situation le réclame. Enfin, ils espèrent que les conseillères et conseillers affectés à leurs syndicats respectifs deviendront les porteurs des représentations auprès des établissements donneurs d’ouvrage. « Nous sommes pris entre l’arbre et l’écorce en tant que contractants avec l’établissement, et si on se montre trop ferme ou si on est jugé “dérangeant”, il peut cesser de nous envoyer des enfants. Ce que la CSN nous offre, c’est de pouvoir compter sur une personne conseillère qui parlera en notre nom », poursuit M. Dumais.

Opposer le bouclier CSN

En conclusion, tous les deux tiennent à dire qu’ils sont vraiment heureux de l’accueil qu’ils ont reçu à la CSN. Ils se disent très satisfaits des services reçus et de l’attention que leur ont accordée les différentes personnes conseillères de la CSN : « En quelques mois, on a rencontré plus de conseillers et ils nous ont accordé plus de temps que tout ce que nous aurions pu espérer de la FFARIQ pendant des années. Avec la CSN, on a trouvé le bouclier, oui, c’est vraiment ce qui la décrit le mieux, le bouclier que nous recherchions », affirment en chœur Renée Desnoyers et Maurice Dumais.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Le Point syndical  hiver 2025