Plusieurs dizaines de travailleuses et travailleurs provenant de différentes résidences privées pour aîné-es (RPA) se sont rassemblées aujourd’hui devant les bureaux du ministre du Travail, M. Boulet. Leur message : nous méritons plus que ce que nos employeurs nous offrent en ce moment.
Des besoins urgents
Avec l’ensemble des conventions collectives échues le 31 mars dernier, les travailleuses et travailleurs des RPA dénoncent un besoin urgent d’amélioration de leurs conditions de travail, de rattrapage salarial et d’enrichissement afin de pouvoir faire face au coût exorbitant de la vie. « Nos membres font un travail essentiel », lance Marlène Ross, représentante du secteur des résidences privées pour aîné-es. « Elles, oui elles parce que nos membres sont majoritairement des femmes, prennent soin de nos aîné-es, nos grands-parents et nos parents quand leurs familles ne sont plus en mesure de le faire. Le moins que l’on puisse faire comme société, c’est de reconnaître l’énorme service qu’elles nous rendent en les payant adéquatement et en leur offrant de bonnes conditions de travail », a conclu Mme Ross.
Il est important de rappeler qu’un nombre conséquent des travailleuses et travailleurs des RPA gagne des salaires qui frôlent le salaire minimum. « Quand on connait le rôle crucial que nos membres jouent dans notre société, on n’a pas d’autre choix que d’exiger qu’ils soient rémunérés de manière adéquate. En cette ronde de négociation, on se battra pour que les travailleuses et travailleurs des RPA reçoivent ce qui leur est dû » affirme Lucie Longchamps, vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). « Comme beaucoup d’autres secteurs de la santé, les RPA font face à d’énormes difficultés de recrutement et de rétention. Ce n’est pas en offrant des miettes que les employeurs vont pouvoir faire face à cette pénurie », a conclu Mme Longchamps.
On a besoin de plus que de simples remerciements
Comme plusieurs autres catégories d’emplois dans le secteur de la santé, les travailleuses et travailleurs des RPA sont souvent tenus pour acquis. Nos politiciennes et politiciens ont souvent tendance à les remercier devant les médias, mais ce sentiment de gratitude ne se manifeste que très rarement à la table des négociations. « Ces employé-es font déjà beaucoup et travaillent dans un environnement très précaire. Pour ne rien arranger, le ministre Boulet veut réduire leur pouvoir de négociation en s’attaquant à leur droit de grève avec le PL 89. Nous avons une chose claire à dire à ce sujet : La CSN est derrière les travailleuses et travailleurs des RPA et nous le resterons tant et aussi longtemps qu’ils n’ont pas reçu leur juste part », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN.
À propos
La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux. Elle compte des milliers de syndiqué-es travaillant dans les résidences privées pour aîné-es (RPA) au Québec. Les priorités de ce secteur portent, entre autres, sur l’application d’une plateforme salariale, la création d’une mutuelle de formation, l’élaboration d’un régime de retraite et la coordination des négociations de conventions collectives.