La FP–CSN, le SPUQ et le SPUQO prennent position dans le débat sur la liberté académique dans les universités et estiment que la solution passe par un renforcement de la démocratie universitaire.
Demander à l’État d’encadrer ce que doit être la liberté académique, laquelle a été conquise et instituée pour défendre les universités contre les interventions de l’État est une démarche contradictoire, ouvrant potentiellement la porte à une restriction de la liberté académique, telle que protégée par les conventions collectives.
La Fédération des professionnèles de la CSN (FP–CSN) estime qu’il faut plutôt renforcer la démocratie interne. Elle devrait par ailleurs toujours être exercée en collégialité, c’est-à-dire en incluant les professeur-es, les chargé-es de cours, les professionnèles, le personnel de soutien et les étudiantes et étudiants.
Les décisions respecteraient alors beaucoup plus l’autonomie des universités et la liberté académique. Pourquoi? Parce que cette instance démocratique ne serait plus dominée, comme c’est le cas pour plusieurs directions d’universités, par l’attrait du clientélisme. Signalons que dans le modèle actuel, la majeure partie des sommes octroyées par le gouvernement aux universités dépend du nombre d’inscriptions.
Une loi-cadre demandée
Une gestion de plus en plus hiérarchique, combinée à une féroce concurrence, a généré trop de décisions qui ne respectent pas l’avis de celles et ceux qui rendent l’université possible chaque jour. C’est par cette démocratie que les activités de recherche et d’enseignement pourraient s’exercer dans l’intérêt public. Elles seraient de moins en moins soumises aux différentes modes qui se succèdent dans l’espace public ou chez les gestionnaires.
La FP–CSN estime qu’il faut une loi-cadre pour réaffirmer l’autonomie des universités et la liberté académique et pour préserver le rôle primordial de la prise de décision en collégialité. Cette loi devrait également garantir l’autonomie des universités en établissant les bases de son financement à long terme et en créant un conseil des universités. Ces mesures limiteraient le climat de concurrence exacerbée entre les universités et faciliteraient donc la prise de décisions moins clientélistes et plus concertées. L’État peut certainement jouer un rôle pour renforcer les universités, mais il ne doit pas s’immiscer dans les décisions relatives à sa mission d’enseignement et de recherche.