C’est aussi bien les établissements publics de santé et de services sociaux que les résidences privées qui sont aux prises avec une pénurie de préposé-es aux bénéficiaires. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), cette pénurie illustre bien l’ampleur des problèmes que vivent quotidiennement les préposé-es. Pour régler cette pénurie, il faut mettre en place des mesures pour mieux attirer et retenir les préposé-es aux bénéficiaires. Il faut notamment améliorer les conditions de travail et de salaire des préposé-es.
Le reportage diffusé hier sur les ondes de Radio-Canada permettait de mieux saisir l’ampleur de la pénurie de préposé-es aux bénéficiaires, qui touche à la fois les ressources intermédiaires, les centres d’hébergement privés et les établissements publics. Cette pénurie se maintient alors pourtant que le ministre Barrette a annoncé en septembre dernier des investissements dans les CHSLD pour embaucher des préposé-es aux bénéficiaires. Le reportage démontre notamment qu’il y a plusieurs places disponibles dans les écoles de formation et que le taux de placement est excellent.
« Dans plusieurs centres d’hébergement privés, nous poursuivons nos interventions pour améliorer les conditions de travail des préposé-es et de l’ensemble du personnel. Il faut que les employeurs regardent le problème en face : la seule raison pour laquelle ils ont de la difficulté à embaucher, c’est parce qu’ils n’offrent pas de bonnes conditions de travail et de salaire. Il faut s’attaquer à cette question pour le bien-être de nos aîné-es », lance Dany Lacasse, vice-président de la FSSS–CSN.
Avec des salaires moyens de 13 $/heure dans les centres d’hébergement privés et des salaires entre 19,47 $ et 21,37 $/heure dans le réseau public, force est de constater que les conditions salariales ne permettent pas d’attirer de nouveaux préposé-es aux bénéficiaires. À cela s’ajoute des conditions de travail plus que difficile qui ont pour effet de dissuader plusieurs personnes de choisir ce métier et qui a pour conséquence d’entraîner un important taux de roulement, aussi bien dans le public que dans le privé.
« La pénurie de préposé-es aux bénéficiaires nous démontre l’effet de l’austérité libérale. On a tellement coupé dans les dernières années qu’il est de plus en plus difficile d’aller chercher des gens pour travailler dans le réseau. Quand on sait à quel point les arrêts de travail sont nombreux pour le personnel du réseau, on ne peut pas se surprendre qu’on ne parvienne pas à attirer. Pourtant, c’est un métier incontournable pour les usagères et usagers. Il est temps que le ministre Barrette prenne acte de cette situation déplorable et agisse pour améliorer les conditions salariales et de travail des préposé-es aux bénéficiaires », indique Guy Laurion, vice-président de la FSSS–CSN.