À la suite des informations véhiculées lors de l’audience portant sur la relance du Groupe Capitales Médias devant le juge Daniel Dumais hier, la CSN tient à rétablir certains faits.
« Je veux tout d’abord indiquer à quel point nous sommes indignés devant l’affreuse situation dans laquelle sont plongés les centaines de retraités des quotidiens du Groupe Capitales Médias depuis l’annonce de la faillite de l’entreprise, affirme le président de la CSN, Jacques Létourneau. Voilà pourquoi nous avons travaillé d’arrache-pied avec les comités de retraite auxquels siègent des représentants des retraités, depuis le 19 août, date à laquelle le Groupe Capitales Médias s’est mis sous la protection de ses créanciers. Cependant, je tiens toutefois à affirmer que jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite, une catastrophe dont les seules responsables sont des entreprises ayant procédé à des transactions complètement immorales lors du transfert des quotidiens de Power Corporation à Martin Cauchon. »
« Nous comprenons entièrement la détresse des retraités, mais nous ne pouvons accepter les accusations selon lesquelles nous leur aurions caché de l’information lors de cette transaction financière. Tout le travail de nos avocats, de nos actuaires et de nos conseillers syndicaux depuis 2015 a été effectué en étroite collaboration avec les retraités au sein des comités de retraite. C’est à cet effet que nous avons émis de sérieuses mises en garde, dénonçant l’immoralité de Power Corporation qui se désistait de ses obligations. »
« Le projet de coopératives de travail pour relancer les opérations de GCM émane de la volonté des travailleuses et des travailleurs de ses quotidiens. Comme organisation syndicale, notre objectif est d’améliorer les conditions de travail, de protéger les emplois et de favoriser l’accès à une information libre et indépendante. Voilà pourquoi nous avons appuyé leur projet en les orientant vers des organismes indépendants de la CSN afin que ces coopératives voient le jour. La Coopérative nationale de l’information indépendante bénéficie de ses propres actuaires, de ses propres avocats et de ses propres négociateurs. À ce titre, la CSN n’agit ni en tant que promoteur du projet de coopératives ni en tant que partenaire financier de ce projet. »
« Depuis l’été dernier, aucun investisseur potentiel ne s’est montré intéressé à reprendre l’entreprise tout en maintenant les régimes de retraite. En fait, à part la coopérative, un seul investisseur a répondu à l’appel du syndic de faillite. Sa proposition ne prévoyait pas conserver les régimes de retraite et n’a pas été retenue par le syndic. »
« C’est la coopérative de travailleurs qui a élaboré son propre modèle d’affaires. Celui-ci reposait sur la participation de bailleurs de fonds. Il est de notre compréhension que ceux-ci ont posé, comme condition de leur investissement, la terminaison des régimes de retraite. À la demande des retraités, les syndicats ont porté leur revendication aux différentes tables de négociation à l’effet de maintenir les régimes. Cette demande a été refusée par la coopérative. En aucun cas, et j’insiste, cette condition n’a été posée par la CSN. »
« En constatant qu’aucun investisseur n’a manifesté l’intérêt de maintenir les régimes de retraite, nous sommes malheureusement contraints de reconnaître que, projet de coopérative ou pas, les régimes de retraite auraient été fermés. Ce qui ne nous a pas empêché de multiplier les interventions auprès de Retraite Québec, de Power Corporation – véritable responsable à nos yeux – et du gouvernement du Québec en demandant une modification législative permettant aux retraités d’obtenir des rendements supérieurs et en exigeant de nouvelles protections législatives pour les fonds de retraite, à l’image de ce qui a cours en Ontario – des demandes pour lesquelles nous continuerons à militer », de conclure Jacques Létourneau.
La CSN attendra la décision de la Cour supérieure avant de commenter davantage l’ensemble du dossier.
Présente tant dans les secteurs public que privé, la CSN regroupe 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.