Afin de démontrer leur solidarité avec certains de leurs collègues qui ont vu leur loyer de caserne, originalement de 15 $ par jour, augmenter de plus de 30 $, les paramédics tiennent plusieurs rassemblements de solidarité. Les membres du syndicat dénoncent la directive qui impose un loyer de 50 $ par jour aux personnes détenant un poste temps plein.
« Cette directive est très problématique pour certains de nos membres actuellement et affectera au détour les personnes qui attendent un poste temps plein dans les prochaines années. Dans les faits, elle vise à exclure les personnes temps plein des logements dans les casernes », a souligné Serge Buttet, le président par intérim du syndicat. Il affirme que la directive a pour conséquence d’imposer aux paramédics la ville et le quartier où ils doivent vivre, car une distance de cinq minutes de la caserne est prévue à leur convention. Les logements dans les casernes leur permettaient un peu plus de liberté. Au surplus, cette directive affectera négativement la rétention de la main d’œuvre en région, selon lui : « Évidemment, à force de diminuer les conditions de travail de manière drastique pour sauver quelques sous, je n’arrive plus vraiment à blâmer les jeunes qui quittent pour des régions où les employeurs sont respectueux de leurs salariés ».
Le syndicat a commencé depuis quelque temps des moyens de visibilité pour faire entendre sa voix auprès de l’employeur qui fait la sourde oreille. Les membres du syndicat avaient entrepris d’afficher des pancartes en carton dans leur fenêtre de chambre pour s’opposer à la directive et l’employeur a rapidement menacé les salariés de représailles disciplinaires s’ils ne retiraient pas leurs affiches. « L’employeur semble vouloir mettre en place un climat de terreur pour empêcher toute remise en question de ses politiques et c’est très inquiétant », affirme Serge Buttet.
Présent lors du rassemblement, le vice-président du Conseil central de l’Abitbi-Témiscamingue-Nord-du-Québec, Giacommo Bouchard, a tenu à signifier l’appui de l’organisation au syndicat. « Il est certain que nous sommes totalement derrière eux. Les conditions d’exercice de leur profession sont directement liées à la qualité des services offerts à la population et en ce sens, Monsieur Vézeau, le propriétaire des Ambulances Abitémis, doit cesser de simplement penser à sa poche et prendre ses responsabilités », affirme-t-il. Donald Rheault, président du conseil central, a tenu pour sa part à rappeler que le conseil central revendique des horaires à l’heure plutôt que de faction pour régler la situation : « Avec des horaires à l’heure, la nécessité de se trouver un deuxième logement ou de déménager sa famille à cinq minutes de la caserne n’est plus nécessaire ».
Il a soutenu également que la CSN réclame que le service d’ambulance soit régi uniformément comme un service public : « En ce moment, les services ambulanciers sont détenus par des compagnies privées dans les régions du Québec. Nous sommes en droit de se demander si l’on assisterait à des situations semblables si le service était public », affirme-t-il.