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Quel avenir pour les centres jeunesse?

Dans un contexte de compressions budgétaires, d’abolition des agences de la santé et des services sociaux (Loi 10) et de négociation ardue de nouvelles conventions collectives, la mission et la qualité des services des centres jeunesse du Québec sont de plus en plus compromises.

« À la suite de l’adoption de la Loi 10 au début de l’année, les centres jeunesse se retrouvent désormais noyés dans de nouvelles mégastructures – les CIUSSS et les CISSS – qui relèvent davantage du milieu médical que du milieu social », dénonce la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau.

« Les compressions alourdissent la charge de travail et réduisent la qualité des services donnés aux jeunes vulnérables. La pression mise actuellement sur les centres jeunesse compromet l’avenir de nos jeunes », explique le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley.

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Dans une nouvelle vidéo, dévoilée en cette Journée mondiale de l’enfance, les travailleuses et les travailleurs des centres jeunesse représentés par la FSSS-CSN et la FP-CSN font état d’un système déjà à bout de souffle. En plus de dénoncer des profils d’enfants et de familles de plus en plus complexes et des listes d’attente de plus en plus longues pour différents services, l’éducatrice en santé mentale, Darlène Dalien, lance un cri d’alarme : « Ce n’est pas pour être méchante, mais c’est quasiment de la garderie qu’on fait. Avec deux éducateurs pour douze jeunes, on ne fait presque plus de réadaptation : on n’a plus le temps ! »

« On est beaucoup géré par des tableaux de bord, des statistiques et des chiffres alors qu’on travaille avec des humains. Ce sont deux choses quasiment incompatibles. On a à cœur notre métier; tellement que les hamsters tournent toujours dans notre tête à la maison pour être certain qu’on a bien fait les choses », confie l’évaluateur Joey Low.

Le niveau juridique déborde également alors que de nombreux cas ne devraient pas se retrouver devant la Chambre de la jeunesse. « J’ai l’impression qu’on est devenu une porte d’entrée simplement pour avoir des services. Ce n’est qu’à coup d’ordonnance de juge qu’on a une chance d’accéder à des services », constate Me Sylvie Bouchard.

Quant aux psychologues, ils pourraient bien déserter les centres jeunesse. Malgré leur doctorat, leur salaire est équivalent à celui de bachelier depuis l’abolition des primes cette année. « Ça affecte beaucoup le moral des psychologues quant à la reconnaissance de leur expertise. Ça nous fait beaucoup de peine, mais nous remettons énormément nos projets de carrière dans le réseau public », soutient la Dre Geneviève Lemelin.

Rappelons que les centres jeunesse ont subi des compressions de plus de 50 millions de dollars depuis quatre ans, alors que dernier bilan de la DPJ fait état d’une hausse de signalements de 4,8 % à 86 861.

 

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