La Fédération nationale des communications (FNC-CSN) et les syndicats qui représentent les employé-es du journal Le Soleil de Québec sont très inquiets quant à l’avenir du quotidien. Depuis la dernière crise économique, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le journal appartenant au groupe GESCA (propriété de Power Corporation), au point où la FNC-CSN et les syndicats concernés mettent en doute la volonté des propriétaires d’assurer l’avenir du plus grand quotidien de la capitale.
Coupes perpétuelles
Cette fois, ce sont quelque 35 employés – l’équivalent de 16,5 postes permanents syndiqués et près de 20 surnuméraires – qui perdront leur poste, en plus de deux cadres. La quasi-totalité des coupes sont faites dans la salle de rédaction, le cœur du journal. Tous les collaborateurs régionaux, sentinelles essentielles dans l’est du Québec, sont également remerciés, de même que les pigistes. Les employé-es de bureau avaient déjà subi la majeure partie des coupes du printemps, alors que douze membres quittaient en retraite anticipée.
Pour Pierre Roger, président de la FNC-CSN, il est primordial que des actions soient entreprises afin de garantir la pérennité du journal Le Soleil. « Bien sûr, nous déplorons les pertes d’emplois parmi nos membres et nous sommes conscients que les revenus publicitaires du journal ont beaucoup diminué. Cependant, nous ne pouvons tolérer cette ronde de coupes perpétuelles sans qu’un plan de redressement sérieux soit proposé. Le journal Le Soleilest un incontournable dans la capitale nationale et nos membres veulent participer à assurer sa pérennité. Pour le moment, nous n’avons reçu aucun signal de la part de la direction qui nous permet d’espérer une migration sur tablette, au même titre que La Presse+. C’est la même incertitude pour tous les journaux régionaux du groupe GESCA », explique-t-il.
L’information touchée
Le président du Syndicat de la rédaction du Soleil, Jean-François Néron, s’inquiète quant à lui des impacts qu’auront ces pertes d’emplois sur le contenu du journal et l’information dans la capitale. « Les travailleurs de l’information du journal Le Soleil sont de fiers professionnels qui veulent assurer la qualité du contenu qu’ils offrent à leurs nombreux lecteurs. Cependant, il est impossible d’offrir la même diversité et variété de contenu à long terme alors qu’on ampute environ le tiers de la salle de rédaction. C’est toute une communauté qui souffrira de ces coupes et la démocratie qui s’en trouve affaiblie. Pour maintenir l’intérêt de nos lecteurs, et par le fait même de nos annonceurs, Le Soleil doit miser sur son rôle en tant que référence de l’information et de l’actualité à Québec et ses régions avoisinantes », note-t-il.
Impact sur les salarié-es
Finalement, Stéphane-Billy Gousse, président du Syndicat des employé-e-s de bureau du Soleil, soutient que les coupes répétitives ont des conséquences sur les employé-es qui restent. « Depuis au moins cinq ans, nos membres subissent d’importantes réorganisations du travail occasionnées par les départs. La charge de travail des gens qui restent devient de plus en plus lourde. On ne peut pas négliger l’impact que cela a sur les gens qui se dévouent quotidiennement pour le journal. On aimerait bien avoir une garantie que nos sacrifices assurent la continuité à long terme du journal Le Soleil sous forme papier ou autre», précise-t-il.
À propos
La Fédération nationale des communications est une fédération syndicale affiliée à la Confédération des syndicats nationaux. Elle regroupe près de 6000 membres, dont plus de 1500 journalistes.