Le français est-il en recul dans nos milieux de travail ? Le bilinguisme est-il en train de devenir la norme, au détriment du français, particulièrement à Montréal?
Quelques 150 personnes, des syndicats CSN, conseils centraux et fédérations se sont réunies au Quai Jacques-Cartier dans le Vieux-Port de Montréal pour aborder ces enjeux, dans le cadre de la semaine de la Francophonie.
Ils ont d’abord regardé un condensé du documentaire «La langue à terre» des réalisateurs Jean-Pierre Roy et Michel Breton. Le film soulève des questions inquiétantes sur la bilinguisation de la métropole et de la jeunesse québécoise. «La loi 101 devait produire des Québécois qui parlent français, qui parlent bien le français. Elle a plutôt produit des Canadiens bilingues», analyse le journaliste du Devoir, Christian Rioux dans le film. Le ton de la vidéo était donné. Des conférenciers ont également échangé avec le groupe. Éric Bouchard, de la coalition Partenaires pour un Québec français (dont la CSN fait partie) s’est inquiété du poids démographique et politique en décroissance des francophones du Québec. L’avocat Éric Poirier, lui, a rappelé les limites de la loi 101 pour imposer le français.
En équipe puis en plénière, les participants ont pu discuter de leur réalité linguistique au travail et de son évolution au fil des ans, ainsi que des perspectives d’avenir. Aussi, les syndiqués ont partagé leurs bons coups pour valoriser le français dans les milieux de travail.
La journée s’est terminée sous le signe de l’humour grâce à un monologue de Nabila Ben Youssef, Québécoise d’adoption et Tunisienne d’origine, «Québésienne», comme elle se plaît à en rire. Au menu : immigration, intégration, religion, langue et folklore. «Après 20 ans, je suis pleinement intégrée. Je rêve aussi que le Canadien gagne la coupe Stanley. Vous voyez que je ne suis pas croyante ! »