Le gouvernement doit légiférer rapidement afin de faire cesser l’exploitation dont sont victimes les travailleuses et les travailleurs employés par des agences de placement. C’est le message qu’avait livré la CSN dans le cadre du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre en février dernier, et qu’elle réitère ces jours-ci à la suite de la publication d’une série d’articles dans le quotidien La Presse.
« C’est une exploitation qui frôle l’esclavagisme, dénonce Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Au 21e siècle, il est tout à fait inconcevable que des hommes et des femmes, immigrantes et vulnérables, travaillent dans des conditions aussi affligeantes », note-t-il. La CSN presse le gouvernement de Philippe Couillard de donner suite à sa promesse lancée en février dernier de rouvrir la Loi sur les normes du travail pour améliorer les conditions de travail de ces travailleurs. « Il y a urgence d’agir, d’autant plus que le Québec est la seule province canadienne où les agences ne sont pas encadrées légalement. »
Un patronat complice ?
Dès 2013, la CSN, en collaboration avec d’autres organisations syndicales, déposait au Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), une importante recherche mettant en lumière l’urgence d’encadrer légalement ces milieux d’emploi. Mais les représentants patronaux, siégeant aussi au CCTM, avaient refusé de donner suite aux recommandations syndicales. « Comment le patronat peut-il tolérer une telle situation? N’a-t-il pas à cœur le sort de ces femmes et de ces hommes? », déclare Jean Lacharité en conclusion.