Occupation de la Palestine

Quand exister rime avec résister

Alors que l’occupation de la Palestine s’intensifie dans l’indifférence de la communauté internationale ou pire, comme dans le cas du Canada, avec un appui sans équivoque à Israël, le Centre international de solidarité ouvrière a organisé un stage intersyndical afin d’éduquer le public sur l’injustice du sort réservé au peuple palestinien, la violation systématique du droit international par Israël, la complicité de gouvernements et d’entreprises étrangères à l’occupation et, enfin, la création de liens de solidarité avec le peuple palestinien.

Imaginez que vous n’avez plus le droit d’emprunter l’autoroute 20, que vous vous retrouvez séparé de vos proches ou de votre travail par un mur de neuf mètres de haut, que vous devez emmagasiner l’eau dans une citerne et l’économiser pendant 20 jours, que votre enfant de 10 ans est emprisonné pour vous punir de votre activisme politique… Cauchemar, n’est-ce pas ? Ce sont pourtant quelques exemples comparables à la réalité palestinienne.

Une occupation planifiée

La stratégie israélienne repose sur la segmentation par divers moyens des territoires palestiniens et sur l’occupation d’un maximum d’espace en Cisjordanie. D’abord, en redéfinissant Jérusalem comme capitale d’Israël. La ville est désormais séparée de la Palestine par le mur de l’Apartheid qui inclut les colonies israéliennes, mais qui exclut les villages palestiniens. Ce mur isole Gaza et les territoires palestiniens en Cisjordanie, son tracé ne suit pas la frontière : Israël accapare ainsi illégalement des terres et plusieurs sources d’eau. Par ailleurs, les colonies se multiplient depuis les années 1970 au point où l’on compte plus de 500 000 colons en Palestine. Israël s’approprie la vallée du Jourdain, zone la plus fertile du pays, où l’on trouve presque exclusivement des entreprises israéliennes ou étrangères. Enfin, un système de routes parallèles a été construit en Cisjordanie, l’un pour les Palestiniens, l’autre pour les Israéliens. Pour entrer à Jérusalem, les Palestiniens doivent franchir le point de contrôle de Kalandia. Leur véhicule sera alors inspecté ; ils devront entrer dans un édifice avec ce qu’ils transportent, que ce soit pour leur journée de travail ou pour visiter de la famille ; ils seront passés aux rayons X ; ils pourront être interrogés, et on pourra leur interdire l’entrée, même s’ils détiennent des papiers en règle.

Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que l’économie palestinienne batte de l’aile. Il manque cruellement d’emplois, les conditions de travail sont mauvaises et la pauvreté croissante. Une personne sur huit seulement qui entre sur le marché du travail trouve un emploi, et c’est plus difficile pour les femmes, qui doivent composer avec l’oppression d’une société patriarcale.

Entre résilience et résistance

On ne pourrait s’y prendre autrement pour faire disparaître un peuple. Difficile de croire encore au processus de paix lorsqu’on prend la mesure de la planification de l’occupation, et des sommes colossales investies par Israël pour la réaliser.

Pourtant, nous avons découvert une population attachée à son territoire, qui porte encore l’espoir d’une libération. Plusieurs s’activent dans la résistance pacifique, comme à Bil’in où une marche contre l’occupation a lieu chaque vendredi depuis 11 ans, au camp de réfugiés Aida où l’on favorise l’expression des jeunes par les arts, à Ramallah où les organisations palestiniennes coordonnent la campagne mondiale « Boycott, désinvestissement et sanctions » à laquelle la CSN vient d’adhérer, et partout ailleurs en Palestine, où l’on dit qu’ici, l’existence est déjà une forme de résistance.

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