Depuis la mi-juin, les syndiqué-es en grève et en lock-out de Loblaw, en Abitibi-Témiscamingue au Québec, ont bravé la météo pour marcher 650 km jusqu’au siège social de Loblaw à Brampton, en Ontario.
« Pour montrer notre ténacité et notre volonté de négocier avec Loblaw, nous avons franchi ces centaines de kilomètres à pied. Nous ne lâcherons pas ! », a déclaré Serge Fournier, président de la Fédération du commerce-CSN.
Trois conflits de travail interminables
Avant même de négocier sérieusement, Loblaw a mis en lock-out ses employés du Maxi de Rouyn-Noranda au mois d’août 2012. Le géant de l’alimentation a servi le même plat aux syndiqués du Provigo de Témiscaming en décembre 2012. Puis, il y a un an, devant le refus de négocier de bonne foi de la part de Loblaw, les travailleurs du Loblaws de la place Rouanda à Rouyn-Noranda déclenchaient la grève.
« Qu’est-ce que Loblaw attend pour s’asseoir avec nous et enfin régler ces conflits qui pourrissent depuis des mois, non seulement la vie de ses travailleurs et leurs familles, mais également celle des populations de Rouyn-Noranda et de Témiscaming ? » questionne Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.
Siège devant le siège social de Loblaw
Les employés en conflit organisent donc un siège devant le siège social du géant ontarien, dans l’espoir d’être entendus par ses dirigeants. « En 2014, syndicats et employeurs doivent se parler et négocier de bonne foi. Si Loblaw ne le fait pas, nous ferons connaître sans relâche sa mauvaise foi », conclut Donald Rheault, président du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue Nord-du-Québec.
Les 250 syndiqués, qui gagnent près du salaire minimum au Provigo de Témiscaming (maximum de 12,40 $ de l’heure), et encore moins au Maxi de Rouyn-Noranda (maximum de 11,40 $ de l’heure) revendiquent à l’entreprise milliardaire une meilleure qualité de vie au travail et le maintien des acquis.
Rappelons que la Cour supérieure du Québec a confirmé en mai dernier une décision de la Commission des relations du travail (CRT) reprochant à l’employeur d’entraver les activités du syndicat, d’avoir négocié de mauvaise foi et d’avoir porté atteinte à la liberté d’association. En plus d’une série d’autres mesures, la CRT a ordonné à Loblaw de verser au syndicat la somme de 5000 $ à titre de dommages et intérêts punitifs.