L’Union des artistes (UDA), la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ) et la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), qui était accompagnée de trois de ses associations affiliées, soit l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ) et Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel (TRACE), ont rencontré le ministre du Patrimoine, M. Steven Guilbeault, afin de discuter de la situation précaire des travailleuses et travailleurs autonomes du milieu culturel et médiatique, alors que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) tire à sa fin. Au terme d’une rencontre encourageante, les trois organisations ont parlé d’une seule voix pour insister sur l’urgence de prolonger la PCU et d’en assouplir les règles, une première étape essentielle qui permettra de tabler sur des solutions à plus long terme et qui favorisera une relance viable et soutenue des activités.
Des milliers de travailleuses et de travailleurs en situation précaire
« Nous sommes conscients que des sommes ont été accordées à la relance de la culture par les deux paliers gouvernementaux. Or, malgré toute la pertinence de ces aides, celles-ci sont surtout dirigées vers les institutions et les producteurs. En ce moment, il y a donc des milliers d’oublié-es, des artistes, des professionnel-les, des techniciennes et techniciens et d’autres pigistes, qui font partie intégrante du milieu et qui vont complètement échapper à ces programmes de relance. La solution, dans un premier temps, est de prolonger la PCU pour permettre à toutes et à tous de tenir jusqu’à une reprise cohérente des activités. Cet appui est essentiel, car il nous donnera l’espace nécessaire afin de développer une vision et des solutions globales pour notre secteur. C’est un travail immense qui nous attend et il nécessitera une bonne collaboration de la part de toutes les parties prenantes, dont les gouvernements », explique Sophie Prégent, présidente de l’UDA.
« Il y a des dizaines de milliers de personnes qui œuvrent à forfait ou à la pige et qui n’ont pas accès au filet social canadien en raison de leur statut de travailleuse ou de travailleur autonome. Le grand danger, c’est que leurs secteurs d’activité ne connaisse pas une relance à court terme et que ces personnes se retrouvent dans une situation d’extrême précarité dès la fin de la PCU. Il y a urgence de ne pas les laisser tomber, car tant le milieu culturel que le milieu médiatique en souffriraient considérablement. Cela nous donnera aussi l’oxygène nécessaire pour travailler avec les gouvernements et les partenaires sur des solutions structurelles à plus long terme, car la crise met en relief la nécessité de repenser certains pans de notre filet social », soutient Pascale St-Onge, présidente de la FNCC–CSN.
Une relance inégale
Pour les trois organisations, le constat est clair : les milieux culturels et médiatiques ne pourront bénéficier d’une relance à court terme. D’une part, les règles sanitaires affecteront la reprise des activités culturelles, et d’autre part, le ralentissement économique portera atteinte aux revenus des médias partout au pays. Ultimement, ce sont celles et ceux qui œuvrent dans ces domaines qui en paieront le prix. Les solutions apportées par le gouvernement fédéral doivent donc tenir compte de ce constat.
La rencontre avec M. Guilbeault aura permis de mettre en relief la nécessité de prolonger la PCU et les organisations présentes tiennent à souligner l’ouverture et l’écoute du ministre sur cette question. Les partis d’opposition seront également interpellés prochainement afin de contribuer à la réflexion et de favoriser l’adoption d’une vision commune pour le soutien à la culture et aux médias.