Le secteur des centres d’hébergement privés de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) débute aujourd’hui une tournée des régions du Québec pour annoncer le lancement de la négociation coordonnée et sensibiliser la population sur les conditions de travail souvent misérables dans ces centres. Quarante-trois accréditations syndicales unissent donc leurs forces face aux employeurs du secteur afin d’améliorer le sort des quelque 2000 travailleuses et travailleurs concernés dans ce type de résidences en croissance constante. C’est en novembre dernier que les délégué-es de ces accréditations ont adopté des revendications communes qui ont été intégrées dans les cahiers de demandes locaux. « Toutes les accréditations ayant joint la négociation coordonnée feront pression sur leur employeur pour obtenir une augmentation salariale de 1,50 $ de l’heure sur trois ans, la création d’un comité de relations de travail opérationnel, la formation systématique des employé-es et une date commune d’échéance des conventions collectives. Aucune n’acceptera une offre en deçà de ces revendications » explique la représentante du secteur des centres d’hébergement privés de la FSSS-CSN, Danielle Lemire.
« La négociation coordonnée permet d’aller chercher un bien meilleur rapport de force vis-à-vis des employeurs comparativement à plusieurs négociations isolées. La faible rémunération, le manque de formation, l’absence de lieu pour discuter avec l’employeur de problèmes comme la surcharge de travail ou l’alourdissement des cas accentuent le roulement de personnel et nuisent à la qualité des services aux aîné-es dans les centres », renchérit le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley.
« Le nombre de résidences privées pour aîné-es est en très forte croissance depuis plusieurs années, rappelle de son côté la présidente du conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras. Les gouvernements qui se sont succédé coupent des lits dans les CHSLD et se rabattent sur le secteur privé pour dispenser les soins aux aîné-es. Dans la région de Québec, il ne se construit plus de CHSLD. Avec les compressions sans précédent du gouvernement libéral dans le système de santé, le secteur privé sera encore plus sollicité au cours des prochaines années. »
« Rappelons-nous que la rémunération moyenne gagnée par ces travailleurs avoisine le salaire minimum, conclut la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Les conditions de travail des personnes dévouées qui prennent soin des aîné-es, en grande majorité des femmes, doivent impérativement se rapprocher de celles du secteur public. Il n’y aucune raison pour que ce ne soit pas le cas, puisqu’elles exécutent le même travail. »