Les membres des deux syndicats, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont rejeté la recommandation du conciliateur et le protocole de retour au travail qui y est rattaché. Les travailleuses et les travailleurs ont ainsi décidé de poursuivre la grève qu’ils mènent depuis plusieurs mois et de continuer la bataille pour l’obtention de meilleures conditions de travail.
Les comités de négociation présentaient aujourd’hui à leurs membres respectifs les propositions de conventions collectives et les conditions de retour au travail du conciliateur nommé au dossier. Les membres ont jugé que ces recommandations comprenaient trop de bémols et étaient insatisfaisantes. Pour eux, la mauvaise gestion de l’employeur, reflétée dans ces propositions, est inacceptable.
« Ce que les membres ont constaté dans les présentations, c’est que l’employeur voulait nous faire reculer pratiquement partout. Ce qui vient profondément nous chercher dans l’attitude des patrons, c’est la non-reconnaissance de notre travail dont ils font preuve en nous proposant un protocole de retour au travail si décevant. C’est un manque de respect. On perdait sur différents acquis établis. J’ai confiance en nos membres, ils ont pris la bonne décision », avance Patrick Chartrand, président du syndicat des employé-es de l’entretien du cimetière.
« Nous sommes deux syndicats réunis et nous nous battons ensemble depuis si longtemps… ce n’est pas maintenant que nous allons abandonner le combat. Nous avons enduré des années de conflit de travail avant de sortir en grève. Si l’on avait voté en faveur du désolant protocole de retour au travail, on ouvrait la porte à un réel cauchemar pour les années à venir. Ce n’est pas une décision facile que nous avions à prendre, car nous avons hâte d’accueillir fièrement les familles au cimetière, tout en étant respectés dans notre travail », défend Eric Dufault, président du syndicat des employé-es de bureau.
L’importance de la lutte
« La Fabrique Notre-Dame a aujourd’hui manqué l’occasion de réintégrer les travailleuses et les travailleurs dans un climat sain et satisfaisant. Je tiens à féliciter toutes les militantes et les militants impliqués dans cette lutte historique. Le conseil central et toutes ses composantes les appuient du fond du cœur », affirme Dominique Daignault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
« C’est une négociation qui est difficile depuis si longtemps. Les membres ont dit haut et fort à l’employeur qu’ils sont surtout en désaccord avec les conditions de retour au travail. Nous respectons entièrement le choix qu’ils ont fait. C’est important qu’ils sachent que nous les appuyons et qu’ils pourront compter sur nous jusqu’au bout », soutient Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.
À propos
En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges-CSN compte 17 membres. Pour sa part, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN, responsable de l’entretien, rassemble environ 90 membres qui sont en grève depuis le jeudi 12 janvier 2023.
La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle sont affiliés les deux syndicats du cimetière, compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupent plus de 330 000 membres.