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Pour une transition sans électrochoc

Un portrait inquiétant sur la sous-traitance auquel la plus grande agence de transport au Québec fait appel sous prétexte de changements technologiques.

Par Mathieu Murphy-Perron

Pour ce retour du balado de la CSN, l’équipe du Point syndical vous propose un entretien entre Simon Filteau, mécanicien de véhicules lourds à la Société des transports de Montréal, et Yvan Duceppe, trésorier de la CSN. Un portrait inquiétant sur la sous-traitance auquel la plus grande agence de transport au Québec fait appel sous prétexte de changements technologiques. En voici un condensé.

Yvan : Le petit garçon en moi s’émerveille devant ce grand garage avec tous ces autobus partout. Il doit y en avoir de toutes sortes ?

Simon : On a commencé à avoir des autobus articulés dès 2014 et puis des autobus hybrides, en 2017. Maintenant, ça s’électrifie de plus en plus. 

Yvan : Ça change beaucoup votre travail ?

Simon : Oui, ça change les façons de faire ! Surtout en ce qui a trait à la gestion des données. La logistique des véhicules hybrides et électriques est énorme. C’est comme si vous mettiez neuf ordinateurs pour gérer toutes les données et les paramètres.

Yvan : J’imagine que ça se fait de façon ordonnée et de concert avec le syndicat ? Que vous recevez les formations adéquates pour soutenir ces grands investissements financiers ? 

Simon : La formation ne suit pas tant. L’expertise, il faut malheureusement toujours se battre pour essayer de la maintenir. C’est dommage parce qu’on a du monde capable de performer, mais ce n’est souvent pas ce que l’employeur remarque. Alors de plus en plus de contrats sont envoyés à l’externe.

Yvan : On dirait que le syndicat est tassé de la transition imposée par le virage climatique. À la CSN, on réclame une transition dite juste où le personnel directement touché par les changements technologiques est partie prenante de l’ensemble des décisions concernant l’organisation de travail. C’est inquiétant ce que j’entends ! 

Simon : C’est sûr qu’il y a des craintes au niveau de l’emploi. Il y a même des tâches mécaniques dont on s’est toujours occupés qui sont maintenant envoyées à l’externe. Dans un sens, on nous traite comme un laboratoire de développement quand vient le temps de tester les nouvelles technologies, mais par la suite, on refuse d’investir dans les formations et tout va en sous-traitance, ce qui revient aussi plus cher pour les contribuables…

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