La CSN travaille depuis des lustres à construire une société plus juste et égalitaire entre les femmes et les hommes. Les gains réalisés pour améliorer le quotidien des femmes — congé parental, équité salariale ou création des CPE — constituent une avancée certaine et contribuent également à une meilleure qualité de vie pour les hommes.
En 1995, la CSN a voulu aller plus loin pour notamment faire en sorte que les femmes soient mieux représentées dans nos structures démocratiques. Les femmes sont encore trop peu représentées en politique, pour différentes raisons : manque d’efforts pour recruter des candidates, parachutage de candidats masculins dans les circonscriptions aptes à l’emporter, etc. L’élection de Valérie Plante à la tête de Projet Montréal est certes un pas dans la bonne direction, mais bien du travail reste à faire.
À la CSN, un programme d’accès à l’égalité (PAE) a été adopté, puis actualisé en 2011 pour devenir un programme pour l’accès à une représentation équitable des femmes (PAREF). Bien que les organisations et les syndicats affiliés à la CSN aient été invités à concrétiser les mesures proposées par le PAREF pour atteindre une meilleure représentativité, force est de constater que nous sommes encore loin d’avoir atteint nos objectifs.
À la CSN, les femmes représentent un peu plus de 50 % des membres. Or, leur représentation à des postes électifs n’est pas toujours le reflet de la composition de notre effectif. Les femmes actives dans notre mouvement sont nombreuses, mais malgré leur engagement, les postes électifs des plus hauts niveaux décisionnels sont encore trop souvent occupés par des hommes.
Le triple agenda réparti entre les tâches domestiques, la vie militante et la vie au travail, la précarité qui guette davantage de femmes que d’hommes, la réalité du travail à temps partiel et une rémunération moindre, pèsent lourd sur les capacités de beaucoup de femmes à soutenir un engagement syndical ou politique.
Des obstacles surmontables
Avant d’être élues, toutes les militantes ont attrapé la piqûre de vouloir changer les choses. Quelques-unes d’entre elles ont accepté de nous donner quelques conseils pour réussir sa vie syndicale.
« Apprenez à bien connaître la CSN, ses réalisations, ses valeurs, vous constaterez qu’on y adhère facilement. Assistez aux assemblées générales de votre syndicat et prenez part aux débats, comme vous serez en terrain connu, cela vous donnera de l’assurance. Participez aux événements, à différents comités ou à des manifestations, cela vous permettra de rencontrer des gens impliqués et de découvrir les enjeux que vous avez en commun, de voir que vous n’êtes pas seules à mener les mêmes combats. Apprenez à connaître les différentes fonctions syndicales, de nouvelles possibilités s’ouvriront alors à vous. Informez-vous directement auprès de votre conseiller syndical, d’une personne élue, ou ayant déjà assumé des fonctions, cela favorisera une interaction plus personnelle et vous donnera une meilleure idée du travail qui vous attend. Une élection, ça se planifie ! Être candidate et ne pas être élue n’est jamais un échec, c’est une expérience enrichissante. »
Enfin, vous constaterez que de prendre part aux décisions, c’est améliorer de facto les conditions de vie et de travail des femmes, et des hommes, dans leur milieu de travail et dans la société. Soyez audacieuse et faites une différence ! Votre engagement ne vous décevra jamais.
Chercher à atteindre une représentation équitable des femmes, c’est reconnaître les enjeux spécifiques aux femmes dans le monde du travail, et ça, c’est l’affaire de toutes et de tous. Ensemble, mettons tout en place pour que les femmes fassent entendre leur voix, cela permettra l’émergence d’une vision nouvelle, une CSN plus forte et encore plus diversifiée.