La centaine de salarié-es assurant le transport médical non urgent pour les établissements du réseau de la santé et des services sociaux de Montréal et des environs sont sans emploi depuis le 30 novembre. C’est à cette date qu’ils apprenaient, pour la plupart par les médias, que leur entreprise, Médicar, déclarait faillite.
L’entreprise s’était placée sous la protection de la loi à la fin octobre. Médicar souhaitait se restructurer et croyait que cela lui permettrait de forcer la réouverture des contrats. Cette proposition, bien qu’appuyée par la plupart des créanciers au cours d’une assemblée des créanciers tenue le 29 novembre, a été rejetée par les organismes détenant des contrats de transport avec Médicar. Le 4 décembre, en assemblée générale, le syndicat faisait le point sur les étapes à venir.
Le 18 décembre, en assemblée générale, les salarié-es ont entrepris différentes démarches, soutenus par les divers services de la CSN. Par exemple, une avocate du Service juridique les aidera dans toutes leurs représentations auprès du syndic de faillite de la firme Deloitte. Ils seront également appuyés par des conseillers syndicaux dans leurs démarches auprès de l’assurance-emploi et des autres programmes gouvernementaux. Un laboratoire informatique était d’ailleurs mis à leur disposition toute la journée au siège social de la CSN pour leur permettre de remplir les différents formulaires en présence de personnes-ressources.
À la veille de Noël, ces travailleuses et travailleurs se retrouvent ainsi au chômage. Plusieurs d’entre eux ne recevront pas la totalité des sommes qui leur sont dues par l’entreprise : les actifs de Médicar sont évalués à moins de 1,5 million et les dettes de l’entreprise s’élèvent à près de 6,8 millions… Ce n’est qu’en début d’année prochaine qu’ils sauront combien ils auront perdu dans l’aventure. Une nouvelle assemblée générale se tiendra le 15 janvier.
Pour la vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux, Judith Huot, les salarié-es sont victimes d’un secteur économique dont il faudrait revoir l’organisation. « Depuis longtemps, la concurrence est féroce entre toutes les entreprises du secteur du transport médical non urgent qui soumissionnent sur des contrats publics. Il en résulte une course folle au plus bas soumissionnaire. Le modèle devient intenable et ce sont les salarié-es qui en paient les conséquences, c’est déplorable. »
« Ces travailleuses et travailleurs pourront compter sur notre soutien indéfectible pour faire face à cette épreuve difficile, poursuit la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. Nous veillerons au respect intégral de tous leurs droits tout au long du processus. »