Ce midi, plus de 200 travailleuses, travailleurs et allié-es syndicaux se sont rassemblés devant les bureaux de la ministre Sonia Bélanger situés à Prévost pour dénoncer avec force le projet de loi 89, une initiative de la CAQ qui menace gravement les droits des salarié-es du Québec.
Organisée par le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CSN), cette manifestation visait à réclamer le retrait pur et simple du projet de loi, que la CSN juge inacceptable dans sa forme actuelle.
Une loi imposée sans dialogue
La CSN dénonce l’absence totale de consultation des organisations syndicales avant le dépôt du projet de loi. Elle souligne que ce dernier :
- Imposerait des services essentiels de façon quasi systématique, sans distinction des contextes;
- Donnerait au ministre le pouvoir de forcer la fin d’un conflit de travail, contournant les mécanismes de négociation libre;
- Fragiliserait les dispositions anti-briseurs de grève établies depuis 1977;
- Créerait un déséquilibre majeur en faveur des employeurs, incitant ceux-ci à ne plus négocier de bonne foi.
Une contestation à prévoir
De nombreux spécialistes du droit du travail, notamment Mélanie Laroche, ainsi que des observateurs comme Paul Journet, ont dénoncé publiquement les dérives contenues dans le PL89. La CSN annonce qu’elle n’hésitera pas à contester la légalité du projet devant les tribunaux, s’il devait être adopté.
« Le PL89 est une attaque frontale contre le droit fondamental de grève et le rapport de force essentiel à l’amélioration des conditions de travail. C’est une loi spéciale déguisée qui s’en prend à des acquis syndicaux durement gagnés. Elle piétine les droits garantis par la Charte québécoise et va à l’encontre des décisions de la Cour suprême. Elle ne passera pas sans résistance », a déclaré Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides–CSN.
Une solidarité visible
Le succès de la manifestation témoigne de la mobilisation croissante contre ce projet de loi. Les participantes et participants ont clairement exprimé leur volonté de défendre le droit de grève, l’un des piliers de la démocratie syndicale.
Fondé en 1969, le Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides–CSN regroupe 85 syndicats et plus de 19 300 membres. Il est l’un des 13 conseils centraux de la CSN qui couvrent le territoire québécois. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.