Lancé au Brésil en 2001, le FSM se veut un lieu de rassemblement « visant à approfondir la réflexion, le débat d’idées démocratique, la formulation de propositions, l’échange en toute liberté d’expériences […] qui s’opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d’impérialisme ». La CSN a participé à toutes les éditions du FSM, depuis sa première à Porto Alegre. Le forum voulait alors offrir une opposition au Forum économique mondial de Davos en tant qu’espace alternatif à la pensée unique et à l’hégémonie conservatrice néolibérale.
Ayant fait le tour de plusieurs pays du Sud depuis sa fondation — dont l’Inde, le Kenya et le Venezuela, la tenue du FSM au Québec représente une première dans un pays du Nord. Cette édition abordera entre autres le développement d’une économie solidaire, la lutte pour la justice et la démilitarisation, la décolonisation et l’autodétermination des peuples, et la justice environnementale.
Réduire l’écart Nord-Sud
Pour Jean Murdock, secrétaire général et trésorier de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), le choix de Montréal comme ville hôte du FSM permet de déconstruire la vision « tiers-mondiste » du fonctionnement du système mondial.
« Dans les pays du Nord, nous vivons également des problèmes d’inégalités sociales. Que des délégations viennent observer cette réalité permet d’en avoir une approche plus mondialisée », constate M. Murdock. « L’histoire des forums sociaux mondiaux tend à donner raison aux premiers altermondialistes qui avaient prévu l’effet boule de neige de la mondialisation sur les droits de la personne et les inégalités sociales. Aujourd’hui, on le vit, même au Québec. La tenue du forum à Montréal permettra de mieux partager l’ensemble de ces enjeux qui sont de plus en plus mondialisés. »
Quartier ouvrier
Afin de favoriser les échanges sur les luttes liées au monde du travail et pour traiter des grandes questions comme les services publics, l’environnement, les femmes, les jeunes, etc., la CSN et ses organisations affiliées participent notamment au « Quartier ouvrier », de concert avec d’autres organisations syndicales et communautaires.
Au programme, trois journées d’ateliers autogérés (10 au 12 août) ainsi que des assemblées de convergence et une grande conférence sur les luttes ouvrières.
Pour la CSN, la tenue du FSM au Québec offre aussi l’occasion de discuter de stratégies pour contrer l’austérité. « Les politiques d’austérité du gouvernement Couillard font des ravages partout au Québec en s’attaquant avant tout aux communautés défavorisées », déplore Jacques Létourneau, président de la CSN. Tant ici qu’ailleurs, l’austérité s’est avérée un échec. Le FSM nous permettra de débattre avec nos camarades de l’international et de dresser un portrait global des effets dévastateurs qu’ont les compressions sauvages et le démantèlement systématique des États. »
La CSN invite ses militantes et militants à s’inscrire au Forum social mondial en ligne et à proposer des ateliers sur les thématiques retenues.