C’est sans grande surprise que la CSN a pris connaissance des conclusions du rapport de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise déposé aujourd’hui à Québec. Alors que la Commission présentait une réelle opportunité de débattre pour trouver des solutions viables et équitables au financement de nos services publics et de nos programmes sociaux, ses recommandations décevantes sont la démonstration d’une occasion ratée.
« Pour la CSN il ne fait aucun doute que le gouvernement de Philippe Couillard doit éviter de s’engager dans la voie de la taxation et de la tarification à tout-va, tel que le propose la Commission. Devant ces conclusions décevantes mais peu surprenantes dans l’ensemble – le président de la Commission ayant à maintes reprises défendu son approche dans le passé – nous nous interrogeons sur la pertinence même d’avoir tenu un tel exercice », commente le président de la centrale, Jacques Létourneau.
« Une politique fiscale sérieuse doit viser deux objectifs, soit celui d’assurer une meilleure redistribution de la richesse et celui de financer adéquatement les missions de l’État. Or, dans l’ensemble, les recommandations proposées ne répondent à aucun des deux, déplore pour sa part Pierre Patry, trésorier de la CSN. Si certaines mesures peuvent paraître attrayantes, telle la recommandation d’éliminer la contribution santé, selon nous, une réforme à coût nul demeure un exercice qui rate sa cible eu égard aux besoins de la population en matière de services publics et de programmes sociaux. La taxe à la consommation touche plus lourdement les moins bien nantis et la classe moyenne, alors qu’une hausse d’impôts pour les plus fortunés et les entreprises aurait permis une meilleure redistribution de la richesse », précise Pierre Patry.
« Même si la CSN prendra le temps d’analyser plus à fond chacune des recommandations contenues dans le rapport de la commission Godbout, nous interpellons dès maintenant le gouvernement pour qu’il mette en place les conditions pour la tenue d’un réel débat sur les finances publiques, la fiscalité et le développement économique. Si plusieurs Québécoises et Québécois partagent avec le gouvernement l’objectif d’atteindre le déficit zéro, nous sommes persuadés qu’ils ne souhaitent pas pour autant subir ses politiques d’austérité et assister à un saccage des services publics et des programmes sociaux. Or, pour le moment, ce sont les seules perspectives que le gouvernement nous offre », conclut le président de la CSN, Jacques Létourneau.
À propos
Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.