Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN et le Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN, rattaché aux Autobus Camille Mailloux de Rivière-du-Loup, ont manifesté ce 23 avril 2024 devant les bureaux de Sogesco, à Drummondville. Respectivement en grève générale illimitée et en grève d’une semaine se terminant le 24 avril, les deux syndicats tentent actuellement de négocier de nouveaux contrats de travail avec Sogesco qui possède plus d’une trentaine d’entreprises dans le secteur du transport scolaire au Québec.
« Alors que les chauffeuses et chauffeurs se battent pour obtenir des hausses salariales conséquentes aux sommes que le gouvernement a versées aux transporteurs, Sogesco s’obstine à n’offrir que des miettes à ses salarié-es, dénonce Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN). Quand on observe la rémunération totale de la haute direction de Sogesco, on remarque que son président-directeur général, Mario Provost, a touché 390 992 $ en 2022 et 505 899 $ en 2023, ce qui équivaut à une augmentation de 114 907 $ en une année, soit 29,4 %. Nous constatons donc qu’avec de l’argent public, il y a des boss qui s’enrichissent par de très bons salaires alors que pour celles et ceux qui conduisent les autobus scolaires, on ne réserve que des miettes ».
Toujours chez Sogesco, selon les données disponibles, Dave Girardin, le président exécutif du conseil d’administration, a également touché une hausse salariale de 114 770 $ entre 2022 et 2023. Louise L’Italien, vice-présidente aux finances, a quant à elle reçu une augmentation à hauteur de 66 187 $.
« Le financement du transport scolaire, c’est vraiment 100 % d’argent public. Contrairement aux salaires de la haute direction, nos salaires sont si bas que les employeurs ont de la misère à attirer et surtout, à retenir leur main-d’œuvre, ce qui menace le service à la population. À l’automne 2022, le gouvernement a bonifié la valeur des contrats de chaque route d’environ 15 à 30 %. De cet argent, une partie devait servir à augmenter substantiellement les salaires de celles et ceux qui conduisent les autobus chaque matin. Or, nous sommes parmi les plus mal payés dans notre secteur et l’employeur ne nous offre rien de mieux pour les années à venir », renchérit Jean-Guy Picard, président du STT des Autobus Voltigeurs–CSN.
« Nous rappelons qu’au mois de février 2023, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Martin Plourde, président du ST de la région Grand-Portage–CSN. Nous, les salarié-es de ce secteur, faisons partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent recourir à la grève pour justement aller chercher notre juste part et nous allons nous battre jusqu’à ce que les employeurs nous la donnent ».
À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN rassemble 38 membres et le Syndicat du transport de la région Grand-Portage–CSN regroupe 40 membres, tous affiliés à la FEESP–CSN qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.
Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN regroupe quelque 19 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, privés et publics, réunis au sein de 130 syndicats sur une base régionale. Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN représente près de 8600 membres répartis dans plus de 97 syndicats dans toutes les MRC de la région – de La Pocatière aux Méchins – et tous les secteurs d’activité confondus, qu’ils soient privés, publics ou parapublics.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.