Les travailleurs et les travailleuses membres des cinq associations représentatives de la construction ont voté à plus de 93 % en faveur d’un mandat de grève générale illimitée, confié à l’Alliance syndicale. Il s’agit du seul moyen de pression permis dans l’industrie de la construction. Cela signifie qu’à partir du 21 mai prochain, les travailleuses et les travailleurs de l’industrie pourront faire valoir leurs droits par des moyens de pression illimités. Sans donner d’indication sur le moment précis du déclenchement des moyens de pression, les syndicats donneront un préavis de grève de 12 à 24 heures.
« Notre premier objectif est d’en arriver à une entente négociée. Cependant, les travailleurs et travailleuses de la construction nous ont donné un mandat clair et nous n’hésiterons pas à nous en servir si la situation aux tables de négociation perdure. À ce stade-ci, aucune date limite n’a été établie, mais nos membres sont prêts à aller jusqu’au bout si les employeurs ne négocient pas de bonne foi », affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale.
La géolocalisation met en péril la vie privée des membres et la négociation
Une des principales raisons pour lesquelles les négociations ne sont pas concluantes est la volonté des associations patronales de rattacher une entente à la table du tronc commun (avantages sociaux, retraite et assurances) à l’imposition du pointage par localisation automatique. Cette technologie fonctionnant sur la géolocalisation représente un risque imminent pour la protection de la vie privée des travailleurs et des travailleuses. D’ailleurs, une décision arbitrale confirmée par la Cour supérieure a indiqué récemment que ces applications contreviennent aux conventions collectives actuelles. Malgré tout, la partie patronale, en particulier l’Association de la construction du Québec (ACQ), insiste pour introduire ces outils et pour en faire une condition à l’obtention d’une entente à la table du tronc commun. Il est important de rappeler que ce sont les blocages de l’ACQ qui avaient forcé les syndicats à avoir recours à la grève en 2013 et 2017.
L’absence de rétroactivité force les choses
Il est essentiel de rappeler que l’absence de clauses de rétroactivité des salaires dans l’industrie de la construction crée une dynamique où les associations patronales n’ont pas intérêt à régler rapidement la négociation des conventions collectives avant la menace d’un conflit de travail. Les travailleurs et les travailleuses perdent environ 210 $ par mois tant que les nouvelles conventions collectives ne sont pas entérinées, ce qui représente plus de 9 millions de dollars par semaine.
L’Alliance syndicale espère qu’après deux conflits de travail, les associations patronales entendront raison et signeront des ententes négociées afin d’augmenter la rétention dans l’industrie, d’assurer la pérennité des régimes d’avantages sociaux et de retraite et de rendre l’industrie de la construction plus attrayante.
L’Alliance syndicale représente les 195 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations des conventions collectives. Elle regroupe les cinq syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.