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Multi-Marques : mettre la main à la pâte

« Au début, les gars riaient sur le plancher en parlant des scènes de folie entourant le papier de toilette », lâche Stéphane Caissy, vice-président à la santé-sécurité du syndicat de Multi-Marques. « Mais le lendemain, quand on a vu que c’était les tablettes de pain qui étaient vides dans les épiceries… »

Située à Laval, l’entreprise produit du pain. Beaucoup de pain : il s’agit de la plus grosse usine du secteur au Québec, qui alimente le Québec en Villagio, en Bon Matin 14 céréales et autres POM Moelleux.

« Normalement, c’est la saison morte ces temps-ci », explique Stéphane. « On devrait produire autour de 250 000 pains par jour. Mais c’est rendu qu’on fait des journées de 870 000 pains. On dirait que c’est la fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste tous les jours ! »

Bien entendu, l’usine a dû s’ajuster en fonction de la crise qui sévit. Une réelle collaboration s’est rapidement installée entre l’employeur et le syndicat. « Les patrons, en haut, étaient autant dans l’inconnu que nous. Personne n’était prêt à gérer tout ça. »

« Nous avons été partie prenante de toutes les mesures mises en place. On s’est assuré que tous les travailleurs pouvaient respecter les distances minimales entre eux. Tout est nettoyé aux demi-heures : les rampes, les poignées, les abreuvoirs… Des gants sont distribués à tout le monde. Le Purell, il y en a partout, partout, partout. Il a aussi fallu modifier les entrées et les sorties, on a instauré des mesures de déplacements pour éviter que les gens se croisent de trop près. »

La crise actuelle a forcé l’entreprise à revoir sa production. « La fermeture des restaurants nous affecte, du moins en ce qui a trait à certains produits. On a donc décidé de concentrer notre production sur nos huit principaux produits. » L’employeur, souligne Stéphane au passage, a également consenti à verser aux employé-es une prime de 15 % sur le salaire gagné, tout au long de la crise. Et cette prime s’applique également aux heures supplémentaires effectuées.

Au nombre de 110, les membres du syndicat sont responsables de monter les commandes et de les charger dans les camions de livraison. En distribuant les pains dans différents points de service, les camionneurs constituent un risque de propagation du virus et le syndicat en est bien conscient.

« À compter de demain, nous aurons une firme qui sera responsable de contrôler les allées et venues à la guérite. Ils vont filtrer tous les gens qui entrent, notamment les distributeurs indépendants qui viennent chercher leur livraison : questionnaire santé, identification, prise de température, etc. »

Attendu en comité de relations de travail, Stéphane doit rompre la communication. « On doit discuter d’un paquet de trucs pour aider les gens à traverser la crise. C’est bien, parce que tout le monde met la main à la pâte. »

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