CPE

Modifications unilatérales des salaires en CPE : le tribunal rappelle le gouvernement à l’ordre

En décidant unilatéralement, en janvier dernier, d’octroyer une prime de 6,6 % aux éducatrices retraitées qui désireraient reprendre le travail en CPE, le gouvernement a fait fi des agents négociateurs et entravé les activités syndicales des syndicats concernés, conclut le Tribunal administratif du travail (TAT) dans une décision rendue hier. Le TAT ordonne au ministère de la Famille de s’engager dans un véritable processus de négociation collective à l’égard de cette prime auprès des syndicats concernés.

Cette décision unilatérale du gouvernement survenait à peine un mois après que les syndicats CSN aient conclu avec Québec, à la mi-décembre, une entente de principe concernant l’ensemble de la rémunération des travailleuses de CPE. « Il fallait le faire ! », se rappelle Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), qui représente la majorité du personnel de CPE au Québec. « Alors que nous étions encore en négociation, le ministère s’affairait à préparer ses formulaires de réembauche en fonction d’une prime qu’il gardait secrète… C’est un déni flagrant du processus de négociation ! »

Pour la responsable du secteur de la petite enfance à la FSSS–CSN, Stéphanie Vachon, le gouvernement aurait eu tout intérêt à discuter de ce type de mesures incitatives à la table de négociation. « Les problèmes de recrutement, nous les vivons chaque jour dans nos milieux de travail. Les solutions, les mesures d’attraction, nous les connaissons. Cette prime n’était réservée qu’aux éducatrices retraitées désirant reprendre le collier, alors que les problèmes de recrutement concernent de nombreux titres d’emploi, notamment parmi les responsables en alimentation », soutient la militante syndicale.

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, ne minimise pas les impacts de cette décision. « Depuis le début de la pandémie, et ce, sur de nombreux plans, le gouvernement a choisi de gouverner par décret, d’ignorer les mécanismes de consultation les plus élémentaires et d’outrepasser ses obligations légales envers les employé-es de l’État et leurs organisations syndicales. C’est tout un signal que le tribunal envoie au gouvernement de François Legault : gouverner le Québec, ça ne se fait pas au-dessus des lois. »

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 1 600 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 110 000 membres œuvrant dans les secteurs public et privé.

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