Alors que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, annonce une « démarche visant à améliorer l’organisation des soins et des services offerts aux aîné-es », la CSN rappelle que le sous-financement des soins à domicile et le manque de place dans les CHSLD sont à la source des problèmes d’accessibilité aux services pour les aîné-es.
« C’est une approche calquée sur la nouvelle gestion publique. On compare entre eux les établissements selon des critères de performance. Qu’entend-on par meilleures pratiques ? Celui qui limite les bains à un seul par semaine ou celui qui engrange le plus haut taux de satisfaction de sa clientèle, questionne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Le vrai problème n’en est pas un de performance mais plutôt celui d’une offre de services insuffisante et inadéquate.
Par ailleurs, le ministre Barrette fait l’impasse sur les lourdes compressions budgétaires subies par le réseau public, qui font en sorte que les ressources disponibles ne suivent pas du tout l’augmentation ni la complexification des besoins. Dans les soins à domicile, le gouvernement pave la voie à un rôle accru du secteur privé. La règle du plus bas soumissionnaire est un incitatif pour les entreprises de soins à domicile de couper les salaires, les conditions de travail et la formation de leur personnel afin de se ménager une plus grande marge de profit.
Les mauvaises conditions de travail dans les services privés à domicile ainsi que dans les résidences privées pour aîné-es entraînent par ailleurs un fort taux de roulement du personnel ce qui ne contribue certainement pas à améliorer la qualité de vie des aîné-es.
Pour la CSN, l’absence totale de telles considérations dans l’annonce du ministre aujourd’hui laisse craindre que cette démarche s’inscrive encore une fois dans l’« approche faire plus avec moins ». La CSN prévient que l’élastique est déjà étiré au maximum et que les salarié-es ont besoin d’un appui véritable, pas d’une inquisition.
Participation aux travaux
La CSN évaluera au cours des prochains jours dans quelle mesure elle s’engagera dans la démarche lancée par le ministre. Bien que celui-ci n’ait pas mentionné que les organisations syndicales seront consultées, il demeure que la CSN est aux premières loges des améliorations à apporter dans le réseau, et ce depuis de nombreuses années. La CSN a d’ailleurs organisé récemment, en collaboration avec la défunte AQESSS, deux rendez-vous importants de réflexion sur l’avenir du système, auxquels ont pris part tous les intervenants concernés, à l’exception notable du ministre Barrette. À cette occasion, plusieurs pistes d’amélioration des conditions de vie des aîné-es ont été abordées et la CSN entend continuer de militer pour défendre le droit à toutes et à tous de vieillir dans la dignité, que cela soit à domicile, dans de petites unités de vie ou dans les CHSLD.