Le syndicat des travailleuses et des travailleurs Merinov (CSN) dénonce la plus grosse crise que traverse le centre d’innovation ainsi que ses employé-es depuis sa création en raison des compressions sauvages du gouvernement envers l’entreprise.
Les employé-es de Merinov ont appris par la direction le mardi 25 novembre que l’organisme est en proie à de sérieuses difficultés financières attribuables à des coupes et au silence du cabinet du ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation. « Ces problèmes seraient dus à certaines sommes engagées qui engendrent un manque à gagner imprévu dans les budgets de Merinov de près de 800 000 $, et ce, à l’aube des fêtes », souligne le vice-président du syndicat, David Fortin.
Pour expliquer ces compressions, Merinov a eu récemment la confirmation qu’un premier montant de 250 000 $ de fonds de fonctionnement ne sera pas versé, même si le cabinet du ministre s’était engagé à le verser plus tôt dans l’année, au printemps. Plus de 550 000 $ ont déjà été engagés par Merinov sur son fonds de roulement afin de réaliser des mandats confiés par le MAPAQ, comme chaque année. « Merinov est toujours sans réponse du ministre concernant le remboursement de ces sommes », souligne aussi David Fortin.
Si Merinov ne reçoit pas le manque-à-gagner de 800 000 $, toutes les options sont envisagées par la direction concernant l’avenir de Merinov, allant de mises à pied à la fermeture complète de l’organisme sans but lucratif.
« Cette situation est directement imputable à l’immobilisme et à l’arrogance des élus au pouvoir, ainsi qu’au peu d’importance qui est accordé aux dossiers régionaux dans ce gouvernement centralisateur. Le plan d’austérité libérale qui s’en prend aux régions du Québec s’ajoute à cette incurie gouvernementale », souligne le président du Conseil central de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Jacques Mimeault.
Toute la région concernée
Le syndicat dénonce cette situation. « Les employé-es sont très inquiets, car les conséquences sont sérieuses tant pour l’avenir de leur entreprise que pour l’ensemble de l’industrie des pêches et de l’aquaculture », affirme pour sa part la présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec, Caroline Senneville. Celle-ci risque de perdre une expertise inestimable et une capacité d’appui et d’intervention unique en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte Nord. »
« Chaque année, Merinov génère une centaine de projets de recherche, multipliant les partenariats et les investissements par effet de levier et coordonnant la recherche et développement en pêche et aquaculture en région. C’est l’avenir de l’industrie des pêches et de l’aquaculture telle qu’on la connaît à l’heure actuelle qui est en jeu, de même qu’une centaine d’emplois spécialisés en région », enchaîne-t-elle.
« Nous joignons notre voix aux nombreux organismes et entreprises touchés par l’indifférence et l’amateurisme du gouvernement qui met en péril l’avenir des régions ainsi que le développement économique. Nous invitons les élu-es à continuer de s’élever contre la centralisation et les coupes irréfléchies et à soutenir la cause des régions, tout comme la population et nos membres le font », conclut Jacques Mimeault.