Pour la première fois, la presque totalité des 130 000 membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) renouvellent en même temps leur entente ou leur convention collective, échue depuis le 31 mars 2015. Aux 110 000 syndiqué-es du réseau public de la santé et des services sociaux, membres du Front commun, qui négocient avec le Conseil du trésor, s’ajoutent plus de 18 000 travailleuses et travailleurs issus de quatre secteurs privés qui se sont arrimés au secteur public. Pour 2015 à 2018, ils demandent des hausses salariales de 13,5 %, soit annuellement 2 % en rattrapage, 2 % pour la protection contre l’inflation et 0,5 % pour l’enrichissement.
Principaux enjeux de négociation
Le secteur des services préhospitaliers regroupe 3 400 paramédics, répondants et répartiteurs médicaux d’urgence et membres de personnel de soutien. Ils réclament une hausse de la cotisation des employeurs au régime de retraite, une progression plus rapide dans les échelons salariaux et l’amélioration des primes de soir et de nuit. Une diminution de la charge de travail et l’abolition des horaires de faction en région figurent parmi les autres demandes. Au moment d’écrire ces lignes, les négociations n’avaient pas encore débuté.
Environ 10 500 travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance (CPE) amorceront bientôt leur négociation. Ce sont des éducatrices, mais aussi des responsables de l’alimentation, des secrétaires et des commis- comptables, du personnel de soutien pédagogique et des agentes de conformité.
En plus d’une augmentation de salaire, ces syndiqué-es revendiquent un relèvement de la contribution des employeurs au régime d’assurance collective. La prévention en santé et sécurité au travail, le droit à une représentation du personnel au conseil d’administration et la reconnaissance des congés annuels d’un CPE à un autre forment l’essentiel des demandes ciblées.
Quelque 1200 ressources intermédiaires, de type familial et familles de proximité (RI-RTF) sont membres de la FSSS. Ces ressources hébergent à leur domicile un maximum de neuf personnes aux prises avec une déficience physique ou intellectuelle, des personnes âgées en perte d’autonomie et des jeunes en difficulté. Il s’agit d’un secteur atypique visé par une loi particulière sur la reconnaissance et le régime de négociation.
Outre une hausse de leur rétribution conforme aux augmentations négociées par le Front commun, les RI-RTF veulent obtenir des améliorations en matière de procédure de remplacement lors de congé, une plus grande stabilité et le maintien du caractère familial de la ressource, ainsi qu’un renforcement des comités de concertation pour mieux baliser le règlement des mésententes avec les établissements du réseau public.
De leur côté, 3300 responsables d’un service de garde en milieu familial (RSG) accueillent à leur domicile des enfants de zéro à cinq ans (un maximum de neuf), moyennant une subvention du ministère de la Famille. Il s’agit également d’un secteur atypique visé par une loi particulière sur la reconnaissance et le régime de négociation.
Leur entente collective étant échue depuis la fin 2013, les RSG réclament l’équité avec leur comparateur, les éducatrices en CPE au premier échelon (non formées), suivi des augmentations négociées par le Front commun. Au moment d’écrire ces lignes, les RSG ont conclu une entente de principe comportant notamment un mécanisme pour réévaluer leur rémunération à la lumière des avantages consentis à leur comparateur.