Une manifestation des éducatrices et éducateurs du Centre jeunesse de Québec a eu lieu ce midi devant un foyer de groupe situé sur le chemin Saint-Louis. Au cœur du litige, l’abolition d’horaires spéciaux dont les éducateurs et les éducatrices bénéficiaient depuis une quinzaine d’années. Les protestataires craignent que cette décision unilatérale du CIUSSS de la Capitale-Nationale ne nuise à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre dans ce secteur déjà en pénurie sévère.
Il y a neuf foyers de groupe hébergeant des enfants de 6 à 12 ans ou des adolescents de 13 à 18 ans au Centre jeunesse de Québec. On parle d’environ 75 usagers et d’une centaine d’éducatrices et d’éducateurs. « Depuis quelques années, le climat change dans les foyers de groupe et ça devient de plus en plus lourd. En résumé, ça brasse beaucoup et de plus en plus », indique Martin Gaudreault, responsable du secteur du Centre jeunesse de Québec au Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS–CSN).
Depuis une quinzaine d’années, les éducatrices et les éducateurs des foyers de groupe bénéficiaient d’un horaire spécial négocié par leur syndicat et faisant l’objet d’une lettre d’entente afin de permettre une certaine stabilité de la main-d’œuvre, un facteur essentiel quand on s’occupe d’enfants et d’adolescents en détresse. « Concrètement, l’horaire était réaménagé pour permettre une semaine normale de quatre jours (jours/soirs) avec une fin de semaine par mois. En contrepartie, les éducatrices et les éducateurs renonçaient à un certain nombre de jours fériés et de maladies. Malgré cela, les foyers de groupe sont l’endroit où il y a le plus de temps supplémentaire et le plus grand manque de personnel dans le Centre jeunesse de Québec », précise Martin Gaudreault.
Malheureusement, pour faire face aux défis que pose la pénurie de personnel, le CIUSSS de la Capitale-Nationale a décidé unilatéralement d’abolir les horaires spéciaux et d’imposer un horaire sur cinq jours, incluant les soirs et les fins de semaine. « Cette mesure va directement à l’encontre des recommandations de la Commission Laurent, dont le rapport a été déposé il y a deux ans aujourd’hui et qui proposait plutôt d’instaurer de meilleures conditions de travail pour attirer du personnel », indique Luc Plamondon, secrétaire général du SPTSSS–CSN.
« Les travailleuses et les travailleurs des foyers de groupe sont déjà crevés et au bout du rouleau et là on leur annonce que loin de leur permettre de souffler, on va les obliger à travailler plus. Ça ne fait pas de sens. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale doit reculer et revenir aux horaires qui prévalent depuis plus de 15 ans. C’est important autant pour les travailleuses et les travailleurs que pour les usagers des foyers de groupe. Il en va de la qualité des services », conclut Nicole Cliche, présidente du SPTSSS–CSN.