Plus de 500 personnes ont manifesté, ce midi devant l’Assemblé nationale, en appui aux revendications des ouvriers spécialisés du secteur public. Ces derniers dénoncent la lenteur des travaux amorcés avec les représentants du gouvernement pour trouver des solutions aux problèmes de rareté de main-d’œuvre dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de la fonction publique, causés en grande partie par des écarts de rémunération importants (environ 30 % selon l’Institut de la statistique du Québec) entre le secteur privé et le secteur public.
La manifestation d’aujourd’hui marque la fin des travaux du groupe intersectoriel mis en place par le gouvernement et les organisations syndicales. Cette démarche, amorcée en 2010, devait mener au dépôt de recommandations aux parties négociantes. Or, les organisations syndicales et l’employeur ne partageant pas une analyse commune de la situation actuelle, la partie conjointe du rapport final ne comporte que quelques lignes peu engageantes pour la suite des choses.
« Au cours des deux dernières années, le groupe de travail s’est réuni à 14 reprises. Du côté de l’intersyndicale, nous avons travaillé avec rigueur pour produire un rapport bien documenté sur les causes majeures des problèmes d’attraction et de rétention, soit l’omniprésence de la sous-traitance et la rémunération peu compétitive. Nous sommes extrêmement déçus de constater que, malgré tous les faits et toutes les statistiques fournis dans nos documents, le Conseil du trésor refuse toujours de considérer les solutions que nous souhaitons mettre en place », ont déclaré les porte-parole des différentes organisations CSN (FSSS–CSN et FEESP–CSN), FTQ (SQEES-298, SCFP, SEPB et UES-800), CSQ (FPSS-CSQ et FPSES-CSQ) et SFPQ.
Les ouvriers spécialisés souhaitent maintenant tourner la page sur cette démarche qui n’a pas donné les résultats escomptés et reprendre dans les plus brefs délais les négociations avec le Conseil du trésor. « Tout au long de l’été, des ouvriers spécialisés se sont mobilisés partout au Québec pour se faire entendre, ont souligné les porte-parole. Leur patience a des limites. Il est plus que temps que ce dossier se règle. »
« L’attitude du Conseil du trésor dans ce dossier nous donne l’impression qu’il souhaite faire traîner les choses jusqu’à la négociation de 2015. Pour nous, cela est inacceptable. Nous espérons que le gouvernement fasse preuve d’une réelle volonté politique pour répondre à ces enjeux. Il faut sans attendre rétrocéder à l’expertise interne les activités faisant aujourd’hui appel à l’utilisation de ressources externes. Cette mesure permettrait au gouvernement d’économiser des sommes importantes. De plus, les ouvriers spécialisés du secteur public doivent obtenir d’importants correctifs salariaux, et ce, dès maintenant », concluent les représentants syndicaux.
Environ 7000 ouvriers spécialisés (électriciens, plombiers, tuyauteurs, frigoristes, mécaniciens, etc.) travaillent dans les établissements publics du Québec. Ils sont représentés par la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN), la Fédération des employées et employés des services publics (CSN), le Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ), le Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureaux (FTQ), l’Union des employées et employés de service (FTQ), la Fédération du personnel de soutien scolaire (CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (CSQ) et le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ).