Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des organismes communautaires du Saguenay–Lac-Saint-Jean — Maison d’accueil pour sans-abris de Chicoutimi — CSN (STTOC-MSA) ont décidé de tenir une manifestation au 379, rue Saint-Sacrement avec une centaine de militantes et de militants de la CSN. En ce sens, le STTOC-MSA veut dénoncer la longueur et le manque de sérieux de l’organisme communautaire dans la négociation du renouvellement de leur convention collective. Les travailleuses et travailleurs ont vu leur contrat de travail tomber à échéance le 29 février dernier. Malgré la présence du conciliateur, aucune entente n’a été possible.
La Maison d’accueil pour sans-abris de Chicoutimi fait face à une augmentation des besoins en matière d’itinérance sur son territoire, ce qui augmente grandement les tâches de travail pour le personnel. Victime également de la pénurie de main-d’œuvre, les travailleuses et travailleurs revendiquent de meilleures conditions de travail et un revenu plus élevé.
« Avec un salaire se situant entre 18 et 21 $ l’heure pour le travail d’intervenant, l’embauche et la rétention du personnel sont très difficiles. Malgré tout, l’employeur refuse toujours de reconnaître l’expertise de ses propres employés en matière d’intervention. Il veut nous interdire d’exécuter les tâches d’accompagnement que nous faisons depuis plusieurs années pour justifier des augmentations moindres. Les plus grands perdants de cette décision bureaucratique seront les résidents de l’organisme qui se verront limiter dans l’aide que nous leur offrons au quotidien », explique Ève-Laury Coté Présidente du STTOC-MSA.
Hélène Brassard, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux du Saguenay — Lac-Saint-Jean — CSN commente l’évènement : « Nous sommes ici aujourd’hui pour dénoncer les conditions difficiles de nos membres au quotidien. La Maison des sans-abris de Chicoutimi est une ressource de première ligne qui ne peut être remplacée par aucun autre organisme sur notre territoire. Il est temps que l’expertise du communautaire soit reconnue à sa juste valeur. »
« Il est triste de constater le très peu de considération de la direction pour ses intervenants qui facilitent la vie de gens démunis au quotidien. Le milieu communautaire, en particulier lorsqu’il intervient au niveau de la pauvreté, devrait être sensible aux enjeux d’un revenu décent. On remet souvent de l’avant les limites budgétaires des organismes communautaires. On peut donc se poser la question sur les choix de l’organisme à sous-traiter, à coût élevé, le travail des intervenants en recourant à des agents de sécurité et d’embaucher un procureur patronal pour la négo d’un groupe d’à peine 20 travailleurs » explique Manon Tremblay Présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean — CSN.
Depuis le début du processus, 17 journées de négociation ont été réalisées. Les 20 intervenantes et intervenants de l’organisme sont déterminés à intensifier leurs moyens de pression pour obtenir un renouvellement satisfaisant de leur convention collective. D’autres actions seront à venir.