Rolls-Royce Canada a choisi aujourd’hui de mettre ses salarié-es en lock-out, de façon sauvage, au moment même où ils étaient réunis en assemblée générale pour faire le point sur les négociations. À l’issue de cette assemblée, les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce Canada ont donné à leur syndicat le mandat de déclencher la grève au moment jugé opportun, et ce, dans une proportion de 94 %. Face à la situation, le syndicat a décidé de mettre le mandat en œuvre immédiatement et de déclencher la grève.
Sans convention collective depuis mars 2020, ces 530 travailleuses et travailleurs spécialisés dans l’entretien de moteurs d’avion demandent un contrat de travail de cinq ans. Ils veulent notamment éliminer les clauses « orphelines » des régimes de retraite et d’assurances collectives, améliorer les salaires et les horaires de travail, ainsi que bonifier les congés.
« Cela fait des mois que nous plaidons à la table de négociation pour que les besoins des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce soient pris en compte, explique le président du syndicat, Frédéric Labelle. Mais les réponses de l’employeur nous déçoivent. Plus il fait preuve de mépris à notre égard, plus notre sentiment d’appartenance envers cette entreprise s’effrite. Nous sommes le cœur de cette entreprise. Sans notre travail, reconnu dans l’industrie comme étant de qualité exceptionnelle, Rolls-Royce ne pourrait aspirer être parmi les grands du secteur. Nous voulons retrouver le respect chez Rolls-Royce. »
Face à l’usine du Chemin de la Côte-de-Liesse, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (CSN) affiche d’ailleurs depuis quelques semaines le message suivant sur un panneau publicitaire : « Exigeons le respect chez Rolls-Royce Canada ». Avant de tenir la consultation d’aujourd’hui sur un mandat de grève, le syndicat a organisé plusieurs activités de mobilisation pour faire comprendre à l’employeur que les salarié-es tiennent à leurs revendications. Les membres y participent en grand nombre et se tiennent informés de l’évolution des négociations, car 25 séances de négociation ont eu lieu au cours des derniers mois. L’appui au comité de négociation est palpable.
Appui indéfectible de la CSN
La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rappelle que les revendications du syndicat sont terre à terre. « Rolls-Royce Canada doit comprendre que c’est légitime pour les travailleuses et les travailleurs d’établir leur priorité et de vouloir améliorer leurs conditions de travail, particulièrement au moment où l’industrie s’arrache la main-d’œuvre qualifiée. C’est inconcevable qu’une entreprise aussi prospère ne soit pas capable de s’entendre avec ses salarié-es. C’est clair que toute la CSN va soutenir les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce. Leur lutte est juste. »