Photo : Stacy Lee

Défilé de la fierté

LGBT contre la pauvreté

« Minimum 15 $! » ont scandé les militantes et militants du cortège CSN au splendide défilé de Fierté MTL pour mettre en lumière la pauvreté, la précarité et la discrimination dont sont victimes les LGBT en milieu de travail. Rappelons que la CSN revendique une augmentation du salaire minimum à 15 $ de l’heure

Selon un sondage ontarien sur les conditions de vie des personnes trans, jusqu’à 28 % des répondants disent avoir été renvoyés à cause de leur identité de genre, tandis que 18 %  se sont vu refuser un emploi pour cette même raison. Un autre 17 % ont avoué avoir décliné un emploi car le milieu de travail n’était guère inclusif envers les personnes transgenres. Outre cette discrimination à l’emploi, plusieurs personnes font également face à des obstacles structurels qui nuisent à leur quotidien entant que personne trans. 28 % des répondants ne pouvaient pas recevoir de références avec leur nom et pronom actuel, une situation qui s’est reproduite pour 58 % des répondants qui avaient besoin d’une copie de leur relevé de notes. Le salaire médian des personnes sondées était de 15 000 $, bien en dessous du seuil de la pauvreté. D’où la décision de la CSN d’incorporer les revendications de la Coalition 5-10-15 dans son cortège du défilé de la fierté.

Témoignages

« Pour les personnes trans, c’est particulièrement difficile. Il y a beaucoup de discrimination à l’emploi. Un sondage démontre que malgré le fait que 80 % des répondants trans détiennent un diplôme postsecondaire, plus de la moitié d’entre eux gagnent moins de 15 000 $ par année. Et 15 000 $, c’est vraiment sous le seuil de la pauvreté. Cette précarité n’est pas due au fait que nous avons moins d’éducation, c’est parce qu’il demeure énormément de discrimination à l’emploi. Même si l’on se ramasse une job au salaire minimum, ce n’est pas avec 10 $ de l’heure qu’on va survivre ou se payer une transition. »

Gabrielle Leblanc, ASTTeQ Montréal, membre du comité LGBT du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN

« La lutte pour faire respecter les droits des personnes LGBT est encore très nécessaire dans le monde du travail et dans la société en général. La violence et l’intimidation sont malheureusement toujours présentes et les traumatismes laissent beaucoup de blessures. Nous entrons aussi dans une nouvelle ère avec les personnes trans dans les milieux de travail. Avons-nous de bons syndicats pour défendre cette bataille et aider les personnes en transition ? Il faut les accompagner, trouver des manières de les intégrer, et tisser des liens de solidarité pour que l’employeur accepte de respecter leur identité de genre. Ce sont beaucoup de petits détails, mais c’est d’une importance primordiale. »

Jonathan Grenier, préposé à l’Hôpital Cité de la Santé, membre des comités LGBT de la Fédération de la santé et des services sociauxCSN et du Conseil central du Montréal métropolitainCSN

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