Lettre ouverte aux lectrices et lecteurs de Métro

Chères lectrices et chers lecteurs de Métro, et vous tous qui avez à cœur l’information locale,

Les journalistes n’aiment pas beaucoup parler d’elles et d’eux. Nous ne sommes pas que des observatrices et observateurs de l’actualité, nous sommes aussi des citoyennes et des citoyens, et des travailleuses et travailleurs de l’information.

Vous nous pardonnerez donc de sortir un peu de notre devoir de réserve pour vous parler de nous, de vous, et du journalisme qui nous lie.

Comme vous, nous avons appris avec effarement, tristesse et surprise, la suspension des activités de Métro ainsi que des 16 publications locales à Montréal et dans la Capitale-Nationale. Notre syndicat rassemble 21 employé-es qui depuis des mois avaient accepté, parfois à contrecœur, des compromis et des restructurations affectant notre travail et nous plongeant dans l’incertitude. Malgré ces sacrifices, nous et l’ensemble des employé-es de Métro Média subissons aujourd’hui une mise à pied temporaire sans aucune perspective claire.

La mission de couvrir l’actualité locale et supralocale nous tient à cœur, un objectif qui nous rend fier-ères de notre travail. Métro, c’est le journal qui fait connaître des artistes et des entrepreneur-es d’ici, donne la parole aux organismes communautaires, ou attire l’attention sur des enjeux de quartier qui vous touchent directement. Nous en profitons pour vous remercier de votre fidélité, et nous espérons vous retrouver dans les plus brefs délais.

Les causes de la crise que nous vivons sont multiples, mais la décision de la Ville de Montréal concernant le Publisac a été déterminante. Sans remettre en question les bonnes intentions derrière celles-ci, nous ne croyons pas que les mesures nécessaires ont été prises afin de réduire les impacts de ce changement sur le mode de distribution des hebdos de Métro Média et des revenus publicitaires y étant rattachés.

En tant qu’actrices et acteurs essentiels de l’écosystème démocratique, nous craignons désormais que ce vide laisse le champ libre à la désinformation, à l’impunité politique et au déclassement de la parole publique.

Des réflexions sont en cours pour trouver des solutions pour la pérennité de Métro Média, puisque sa survie est essentielle pour préserver nos emplois, mais également pour maintenir une pluralité de voix dans le monde des médias montréalais.

Pour que survive la mission citoyenne, libre et d’utilité publique de Métro.

Le Syndicat montréalais de l’information–CSN (SMI–CSN)

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