La Confédération des syndicats nationaux (CSN) déplore le fait que l’état de santé des préposé-es aux bénéficiaires se dégrade en raison des compressions budgétaires. Les recherches démontrent que les conditions de travail des préposé-es aux bénéficiaires se détériorent de plus en plus ces dernières années. Pour la CSN, la qualité des services à la population ne peut qu’en être atteinte, comme le prouvent plusieurs événements récents. La CSN veut profiter de la négociation du secteur public pour que la contribution indispensable de ces travailleuses et travailleurs soit mieux reconnue.
Bilan de l’état de santé des préposé-es aux bénéficiaires
Depuis quelques années, la CSN remarque que la charge de travail des préposé-es aux bénéficiaires ne cesse d’augmenter. Non seulement les usagères et usagers ont des profils de plus en plus complexes, mais les compressions ont de plus entraîné des abolitions de postes et le non-remplacement de personnel. En recueillant de nombreux témoignages, la CSN est en mesure d’affirmer que cela a pour conséquence que les préposé-es aux bénéficiaires :
– sont de plus en plus nombreux à recevoir des diagnostics médicaux pour des problèmes de santé physique ou psychologique;
– subissent de plus en plus de violence au travail;
– se sentent de plus en plus démunis et ont de moins en moins le sentiment du devoir accompli.
« Nous avons récemment beaucoup parlé de la question des bains aux aîné-es dans les CHSLD. Les compressions budgétaires ont pour effet d’alourdir la charge de travail des préposé-es aux bénéficiaires. Cela se traduit souvent par une réduction des services à la population. Si nous voulons nous assurer de bien répondre aux besoins de la population, nous devrons mieux reconnaître le travail des préposé-es aux bénéficiaires et cesser de faire subir des coupes au réseau de santé et de services sociaux », lance Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
« Dans le cadre de la négociation du secteur public, nous avons plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail. Par exemple, nous souhaitons pouvoir convertir les heures en postes à temps complet afin de lutter contre la précarité d’emploi et stabiliser les services, garantir une période de repos de huit heures afin d’éviter que le personnel ne travaille jusqu’à 16 heures de suite et favoriser une meilleure conciliation travail-famille-études dans les établissements. Avoir des services publics de qualité passe par des solutions pour améliorer la qualité de vie au travail des préposé-es aux bénéficiaires. Ce n’est pas en ouvrant la porte au privé ou à l’économie sociale que nous améliorerons les services à la population, mais bien en misant sur les travailleuses et travailleurs du secteur public », poursuit Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN.
Souligner une contribution indispensable
Le 19 mai est la journée déterminée par les organisations syndicales pour souligner le travail indispensable des préposé-es aux bénéficiaires, aussi bien dans le secteur public que dans les établissements privés de santé et de services sociaux. Il est important de mieux reconnaître la contribution de ces travailleuses et travailleurs, qui jouent un rôle clé dans les équipes de soins.
« Nous tenons chaque année à souligner la contribution indispensable du personnel du secteur public. Les préposé-es aux bénéficiaires travaillent souvent dans l’ombre et le mépris du gouvernement est sans appel. À la CSN, nous tenons à remercier ces femmes et ces hommes qui portent les services publics sur leurs épaules. C’est pour améliorer leurs conditions de travail que nous poursuivons avec acharnement la présente ronde de négociation du secteur public », de conclure Francine Lévesque.
À propos de la CSN
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.