Responsable de la syndicalisation au comité exécutif de la CSN, David Bergeron-Cyr était présent au Congrès du Conseil central des Laurentides ce matin. Le vice-président de la CSN, accompagné de Vincent Mercille-Barrette du Service de la syndicalisation, s’est adressé aux congressistes afin de les sensibiliser quant aux risques qui menacent la santé de nos syndicats.
Si, règle générale, la santé de nos syndicats se porte très bien, le contexte sociopolitique qui prévaut en Amérique du Nord demeure inquiétant. Les menaces aux droits démocratiques, la crise des médias et la montée de la désinformation, ainsi que les pressions antisyndicales croissantes ont de quoi inquiéter.
Et pas besoin d’aller au sud de la frontière : les attaques d’Amazon contre les droits syndicaux, tout comme celles du projet de loi 89 du ministre du Travail, qui attaque notre droit de grève, témoignent que les acquis syndicaux doivent être sans cesse défendus.
David et Vincent ont mis en preuve une donnée bien réelle : si la CSN a gagné 15 000 membres au cours des trois dernières années uniquement par l’arrivée de nouveaux syndicats, 2500 membres ont plutôt quitté les rangs de la centrale. Et la majorité de ces pertes sont dues… à des requêtes en révocation, plus nombreuses que des maraudages. « Et presque tout le temps, ces requêtes sont pilotées par l’employeur », rappelle David Bergeron-Cyr.
Pourquoi ces travailleuses et ces travailleurs font-ils le choix de se désyndiquer ? Les délégué-es présents identifient plusieurs facteurs.
« Un manque de vie syndicale. Un manque de services. Un manque d’information, aussi. Éventuellement, c’est comme ça qu’on meurt », a succinctement résumé une congressiste.
« L’absence de consultation des membres et le fait que ceux-ci ne soient pas informés adéquatement font aussi partie des facteurs de révocation. On constate également que les revendications du syndicat ne répondent pas aux préoccupations des membres », a souligné David Bergeron-Cyr.
Faire l’état de santé de nos syndicats
Comment éviter pareilles situations ? On doit d’abord évaluer l’état de santé de notre syndicat afin d’identifier nos forces et nos faiblesses.
« La disponibilité. Il faut être sur le plancher, partout sur les aires de travail. Les gens ont des questions, il faut être accessibles et les écouter. Et oui, ça implique de jouer au psychologue », a fait remarquer une déléguée.
« Nous, on le voit en assemblée syndicale. Quand on a le quorum “sur les fesses”, on sait qu’il faut aller voir le monde sur le plancher. Et quand on fait nos tournées de plancher, on sait c’est quoi les préoccupations des gens », a partagé une autre congressiste.
« On le voit par la prise de paroles. Est-ce que les gens participent aux débats ? Aussi, quand les canaux de communication fonctionnent bien, on le constate au bureau syndical : les gens viennent nous voir et discutent avec nous. Enfin, la diversité de la représentation de nos membres dans les comités : quand ce n’est pas tout le temps les mêmes, c’est aussi un bon indicateur de l’implication syndicale de nos membres. »
Vincent Mercille-Barrette a expliqué aux congressistes que le bilan de santé des syndicats était partie intégrante de son travail à titre de conseiller syndical au Service de syndicalisation. Il relève de sa responsabilité d’accompagner les syndicats à travers cet exercice important, de les aider à identifier les solutions et de voir à leur mise en œuvre.
« Une vie syndicale active, ça demeure la base pour renforcer les capacités de nos syndicats », a résumé David Bergeron-Cyr en fin de présentation. « Nous devons continuer à mobiliser les membres sur les enjeux collectifs, mais aussi nous doter de moyens de communication efficaces pour rejoindre les membres, pour faire connaître les bons coups de notre syndicat et pour accueillir les nouveaux membres adéquatement. »