Rapport de l’Institut de la statistique du Québec

L’État a la responsabilité d’offrir une rémunération plus compétitive

Pour la CSN, la CSQ et la FTQ, c’est sans surprise que les données dévoilées ce matin par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirment l’accroissement de l’écart de la rémunération globale entre les employé-es de l’État et le reste des salarié-es québécois.

Dans son rapport, l’ISQ révèle que le retard entre la rémunération globale des employé-es de l’État – qui inclut le salaire, le régime de retraite et les autres avantages sociaux – et celle du reste des salarié-es du Québec demeure au-dessus des 9 % (9,2 % en 2020 et 9,4 % en 2021) alors qu’il était de 6,1 % en 2012.

Salaire
Le constat est sans appel : ces 10 dernières années, le salaire des employé-es de l’État comparé aux autres salarié-es du Québec n’a cessé de se détériorer, pour passer de 11,2 % (2012) à 17,6 % (2021).

Or, pour les présidences des trois centrales syndicales, le contexte de pénurie de main-d’œuvre commande des conditions salariales plus compétitives. « Les chiffres sont sans équivoque. Attirer et retenir le personnel, c’est le nerf de la guerre pour les prochaines années, partout, dans tous les secteurs. C’est aussi vrai pour les services publics. En plein contexte de pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement a la responsabilité d’offrir à ses employé-es des conditions de travail et salariales attrayantes », de réagir Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ) et Daniel Boyer (FTQ).

« Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, peintres, électriciens et autres), l’écart de salaire avec les autres salarié-es québécois est de 36,4 % alors que l’écart chez les professionnel-les est de 14,6 % et de 21,7 % chez les employé-es de bureau. Ça devient gênant; comment Québec peut espérer attirer et retenir son personnel avec de tels salaires alors que dans bien des cas, particulièrement chez les ouvriers spécialisés, le privé offre un salaire bien supérieur à ce qu’offre le secteur public? », ajoutent les leaders syndicaux.

« Le gouvernement aura beau argumenter que les conclusions actuelles de l’ISQ ne tiennent pas compte des règlements de la dernière négociation du secteur public, il ne fait aucun doute que les retards observés demeureront. Comme les autres salarié-es québécois, on s’inquiète de l’impact de l’inflation, qui, dans plusieurs cas, risque d’être supérieure aux hausses de salaire. L’ISQ prévoit d’ailleurs qu’en 2021, le salaire des travailleuses et travailleurs va croître à un rythme beaucoup plus lent que l’Indice québécois des prix à la consommation (IPC), qui, en 2021, devrait tourner autour des 3,4 %. »

Pénurie de main-d’œuvre
En prévision de la prochaine ronde de négociation qui doit s’amorcer dans moins d’un an, les trois centrales syndicales, qui représentent quelque 325 000 travailleuses et travailleurs des services publics québécois, insistent sur le fait que la crise sanitaire a révélé au grand jour – et de façon brutale – la réalité des travailleuses et travailleurs du secteur public.

« Pour s’attaquer sérieusement à la capacité d’attraction et de rétention des réseaux, il est urgent d’améliorer la rémunération des travailleuses et travailleurs en éducation, en santé et dans la fonction publique en octroyant à ces derniers un rattrapage juste et équitable. Ce sont en grande partie ces travailleuses et ces travailleurs qui ont permis au Québec de traverser cette pandémie. Ne l’oublions pas », ont conclu les leaders syndicaux, qui rappellent aussi que ces emplois sont majoritairement occupés par des femmes.

Nos organisations (CSN, CSQ, FTQ) représentent plus de 1 125 000 travailleuses et travailleurs dans toutes les régions du Québec, tant dans le secteur public que privé.

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