En grève générale illimitée depuis le 12 février, les travailleuses de la cafétéria du Collège Montmorency ont profité de la présence de la ministre de l’Emploi dans les murs de l’établissement d’enseignement pour dénoncer leurs conditions de travail.
Ces 17 employées, majoritairement des femmes racisées, se battent pour obtenir un salaire d’au moins 18 $ l’heure. À l’heure actuelle, elles gagnent 16 $ l’heure, qu’elles aient 1 ou 25 ans d’ancienneté. De plus, elles sont sans contrats de travail depuis août 2022.
« Nos demandes sont pourtant raisonnables : 18 $ l’heure à l’embauche et jusqu’à 20 $ l’heure pour les salariées plus expérimentées. Dans le contexte actuel d’inflation et compte tenu de l’ancienneté de plusieurs membres de l’équipe, ces demandes s’avèrent tout à fait légitimes, insiste la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la cafétéria du Cégep Montmorency–CSN, Paula Viveiros. Nous profitons de la présence de la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, dans les murs du collège pour réitérer notre appel à un salaire décent. » Malheureusement, la ministre n’a pas daigné faire quelques pas pour parler à ces femmes qui l’attendaient dehors depuis plus de deux heures.
Des miettes !
Leur employeur, le Groupe Compass, est une multinationale qui dispose d’un quasi-monopole dans les services alimentaires. « Pour une entreprise de cette envergure, les demandes salariales des travailleuses de la cafétéria du Collège Montmorency ne représentent que des miettes », soutient Linda Tavolaro à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). D’ailleurs, dans plusieurs de ses établissements, le Groupe Compass verse des salaires supérieurs au taux de 18 $ l’heure réclamé par les travailleuses de la cafétéria du collège. Le syndicat souhaite aussi que la direction du Collège Montmorency joue un rôle plus actif auprès du Groupe Compass, son contractuel, afin de régler ce conflit. Le collège ne peut se déresponsabiliser quant au sort réservé aux travailleuses et aux travailleurs œuvrant en ses murs.
« Avec l’inflation, tous les prix de la cafétéria ont augmenté, mais pas les salaires de ces travailleuses qui sont essentielles au fonctionnement des comptoirs alimentaires. Ces femmes n’ont ni régime de retraite ni assurance collective. Elles sont un exemple concret de la nécessité d’augmenter le salaire minimum à un niveau qui leur permet de vivre décemment », souligne la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
« Ces travailleuses peuvent compter sur l’appui des quelque 100 000 membres du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) dans leur lutte pour améliorer leurs conditions de travail. Elles effectuent un travail précieux. Il faut que le salaire des gens qui nous nourrissent leur permette de se nourrir eux-mêmes », termine la présidente du CCMM–CSN, Dominique Daigneault.
À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la cafétéria du Cégep Montmorency–CSN est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui compte 65 000 membres dans les secteurs public et parapublic ainsi qu’au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), qui réunit quelque 100 000 membres. Pour sa part, la CSN défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs.