Depuis minuit une minute, les 35 salarié-es de la Résidence Memphré, à Magog, qui héberge une centaine de personnes âgées autonomes et semi-autonomes, sont en grève générale illimitée. Profitant de la fête du Travail, ces syndiqué-es membres de la CSN ont déclenché la grève pour dénoncer l’impasse dans les négociations de leur première convention collective. Les salarié-es entendent respecter les services essentiels aux personnes hébergées.
Luc Poirier, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs des CHP de l’Estrie-CSN, résume ainsi la situation : « Ces salarié-es, syndiqués depuis octobre dernier, ont déclenché la grève parce que l’employeur refuse, notamment, de leur accorder des salaires décents dignes du travail qu’ils effectuent auprès de la clientèle âgée. Or, leurs salaires avoisinent actuellement le salaire minimum, qui sont par ailleurs nettement en bas de la rémunération moyenne versée dans les résidences privées, soit de 12 $ à 15 $ l’heure. »
Les salarié-es réclament un rattrapage salarial pour atteindre la parité avec la rémunération moyenne versée dans les résidences privées syndiquées au Québec. Pour sa part, le groupe Cogir, qui gère la résidence, n’offre rien de moins qu’un gel salarial pour la première année, suivi de deux hausses totalisant 2,5 % pour les deux autres années. En outre, les travailleuses et travailleurs réclament l’ajout de jours fériés et de jours de vacances annuelles, ainsi qu’un régime d’assurance collective qui est inexistant.
Les négociations ont débuté le 28 mars dernier. Jusqu’à maintenant, une vingtaine de séances de négociation ont eu lieu. Celles-ci ont permis de régler la presque totalité des conditions de travail dites non financières. Une demande de médiation a été adressée au ministère du Travail, mais aucune date n’a encore été décidée.
« C’est honteux de voir comment le groupe Cogir traite ses propres employé-es qui méritent plutôt d’être reconnus pour leurs efforts et les services qu’ils rendent quotidiennement aux personnes âgées. Ils peuvent compter sur la solidarité de la Fédération pour mener à un règlement satisfaisant », explique Danielle Lemire, représentante du secteur des centres d’hébergement privés à la FSSS-CSN. Le groupe Cogir est l’un des plus importants joueurs dans le domaine de l’hébergement des personnes âgées autonomes et semi-autonomes, avec quelque 45 établissements et près de 9 000 unités d’habitation répartis au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.
En outre, Cogir détient quelque 15 500 unités résidentielles, des centres commerciaux et divers établissements multivocationnels. Il emploie environ 2 500 personnes. « Nous allons apporter tout l’appui nécessaire pour que ces travailleuses et ces travailleurs puissent se faire entendre auprès de cet employeur et auprès de la population, ajoute Denis Beaudin, président du Conseil central de l’Estrie (CSN). Nous allons les soutenir pleinement jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause, soit des améliorations significatives à leurs conditions de travail. »
À propos du syndicat et de la CSN
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des CHP de l’Estrie – CSN compte 250 membres répartis dans sept résidences. Il est affilié à la FSSS-CSN qui regroupe plus de 3 000 salarié-es œuvrant dans les centres d’hébergement privés, totalisant plus de 125 000 provenant de tous les secteurs d’activités. Le syndicat est également affilié au Conseil central de l’Estrie qui regroupe 12 000 syndiqué-es dans 110 syndicats. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte 325 000 membres dans tous les secteurs d’activités.