Après plus de quatre mois de lockout, les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce ont investi le centre-ville de Montréal aujourd’hui et se sont rendus devant les bureaux de François Legault pour manifester leur mécontentement dans un conflit de travail qui dure depuis trop longtemps. Les négociations avec l’employeur achoppent essentiellement sur la question du fonds de pension et l’élimination des clauses dites « orphelin ». Environ 530 travailleuses et travailleurs sont actuellement privés de travail à l’usine de Montréal, où est effectué l’entretien des moteurs d’avions de plusieurs grands transporteurs.
Selon Frédéric Labelle, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada (STTRRC–CSN), le combat bénéficie à l’ensemble des employés de l’aéronautique du Québec. « On est ici aujourd’hui parce que le gouvernement accorde des subventions à une multinationale qui met ses employés en lockout. Après plus de quatre mois de conflit, on a encore un appui indéfectible des membres : on ne lâchera pas. »
Secrétaire général du Conseil Central du Montréal Métropolitain—CSN, Bertrand Guibord souligne l’importance de ce conflit de travail : « Ce sont des travailleurs qui se battent pour le respect devant une multinationale qui, malgré le fait qu’elle reçoit des subventions gouvernementales, traite mal ses employés – alors que ceux-ci sont des travailleuses et des travailleurs qualifiés, aux compétences irremplaçables. »
De son côté, Kevin Gagnon, vice-président à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM—CSN), est d’avis « qu’un gouvernement qui promet régulièrement des emplois de qualité devrait rappeler à Rolls-Royce qu’elle a un devoir envers les citoyens du Québec. »
Pour le vice-président de la CSN, François Énault, Rolls-Royce devrait y penser avant d’adopter la ligne dure dans la négociation avec ses employés. Il ajoute que c’est toute la CSN qui se tient solidement avec le STTRRC–CSN.