Dans le contexte où le gouvernement de François Legault s’entête avec des offres insuffisantes à l’endroit des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics, des organisations syndicales (CSN, CSQ, APTS, FTQ, SFPQ et SPGQ) ont perturbé, ce midi, les activités du Centre du commerce mondial, qui abrite notamment les ministères des Finances, du Commerce et de l’Enseignement supérieur. Elles ont sonné l’alarme pour les services publics en déployant, en plein cœur de l’édifice, des ballons d’hélium équipés de matériel sonore, créant ainsi un dérangement notable.
Face au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui, depuis plusieurs mois, choisit de détourner le regard de la réalité vécue par la majorité des travailleuses et des travailleurs des services publics. Les organisations syndicales de tous les milieux lancent un véritable cri du cœur pour les services à la population et joignent leurs voix pour réclamer davantage de ressources et un rehaussement des conditions de travail du personnel de l’État. « Le gouvernement refuse toujours de tendre l’oreille aux nombreux signaux d’alarme lancés depuis plusieurs années par le personnel des services publics; nous n’avons plus d’autres choix que de venir directement à lui », ont lancé les organisations syndicales.
Pour les travailleuses et les travailleurs des réseaux, la crise de la pandémie est venue exacerber la crise des conditions de travail. Elle a mis en lumière les nombreux problèmes d’attraction et de rétention présents dans les services publics depuis trop longtemps. Après des années de coupes, de lois spéciales et d’austérité, les syndicats jugent que la cour est pleine. Ensemble, ils font part de leur ras-le-bol devant le refus du gouvernement de prioriser des investissements auprès de la majorité des 550 000 personnes chargées de travailler quotidiennement au bien-être des Québécoises et des Québécois. « Quand vient le temps de prioriser les voitures et le béton pour un troisième lien à Québec, le gouvernement de la CAQ allonge les milliards les uns après les autres. C’est la même chose pour les augmentations de salaire des amis du régime, où le PDG d’Investissement Québec et ami de Pierre Fitzgibbon a bénéficié d’un pharaonique 127 % d’augmentation de sa rémunération. À l’inverse, nous faisons collectivement face à un mur d’indifférence de la part du gouvernement de François Legault pour toute amélioration significative des conditions de travail et des salaires des milliers de femmes qui composent en forte majorité les postes dans les services à la population », expriment les porte-parole.
Pour les leaders syndicaux présents dans un rassemblement à Montréal (Caroline Senneville, CSN; Sonia Ethier, CSQ; Benoît Audet, APTS; Daniel Boyer, FTQ; Christian Daigle, SFPQ; Line Lamarre, SPGQ), le mépris à l’endroit des travailleuses et des travailleurs des services publics a assez duré. « Les propos du ministre Christian Dubé confirment l’indécence : le gouvernement instrumentalise la crise de la pandémie dans le contexte des négociations en suspendant plusieurs pans des conventions collectives dans les réseaux publics. À cela s’additionne la dernière campagne de publicité trompeuse du gouvernement, qui est à son image : un marketing de façade qui ne se traduit pas en actions concrètes pour les services à la population. Le 8 % d’augmentation vanté par le gouvernement est une vue de l’esprit qui comporte plusieurs montants forfaitaires non récurrents dont les travailleuses et les travailleurs ne veulent pas. C’est bel et bien 5 % d’augmentation salariale sur trois ans qu’il offre; et c’est nettement insuffisant. La farce a assez duré, et nous sonnons l’alarme pour les services publics. C’est le temps d’agir maintenant! », lancent les représentantes et représentants syndicaux.