Concernées directement par les négociations entre les employé-es de l’État et le Conseil du trésor, des centaines de travailleuses(eurs) des centres de la petite enfance de la région de Montréal et Laval (STCPEML-CSN) vont appuyer les demandes du Front commun. Lors du déclenchement de la grève tournante dans les établissements de santé, de l’éducation et de la fonction publique, le 29 octobre 2015, les travailleuses(eurs) des CPE membres de la FSSS-CSN vont s’adresser aux parents dans chacune des installations pour les sensibiliser à leurs revendications.
Pas de grève imminente dans les CPE
« Pour l’instant, il n’est pas question de déclencher la grève dans les CPE, mais bien de participer, parallèlement aux actions du Front commun, à une première série d’actions de visibilité aux abords des installations », lance M. Éric Mondou, président du STCPEML-CSN. « Tôt le matin ou en fin de journée, nous allons accueillir de manière colorée les milliers de parents en les informant sur la nature de nos demandes et sur les impacts néfastes des politiques libérales sur les services dispensés à des milliers d’enfants en bas âge. »
Demandes salariales communes
Plus de 10 000 salarié-es des CPE au Québec, membres de la CSN, sont en renégociation de leur convention collective échue dans la plupart des cas depuis le 31 mars dernier. Elles revendiquent les mêmes hausses salariales réclamées par les employé-es des secteurs public et parapublic, soit 4,5 % par année pendant trois ans pour un total de 13,5 %. Cela inclut un rattrapage salarial, une protection contre l’inflation et une part minimale d’enrichissement collectif. Or, en décembre 2014, le Conseil du trésor a présenté des offres jugées totalement inacceptables qui totalisent à peine 3 % sur cinq ans, incluant un gel de salaire de deux années complètes.
Un réseau malmené
Les syndiqué-es veulent aussi dénoncer les attaques faites au réseau des services de garde subventionnés et régis, dont la fin de la contribution réduite qui a été décidée sans débat public, l’explosion des tarifs de garde en fonction du revenu familial malgré les promesses libérales.
Les compressions budgétaires de 50 millions de dollars imposées aux CPE pour l’année 2015, qui minent leurs capacités à offrir des services de qualité aux enfants, sont aussi une source importante de mécontentement. Diminution ou même abolition des services d’accompagnement et d’intégration pour les enfants ayant des besoins particuliers, réduction de budgets pour l’alimentation et des heures de travail pour les responsables en alimentation, non-remplacement des absences maladie, rationalisation des outils d’éducation et des jouets destinés aux enfants, coupes dans les surplus accumulés destinés aux réparations ou aux projets d’agrandissement, voilà le lot de la vaste majorité des CPE.
« Pendant ce temps, explique M. Luc Bastien, vice-président régional de la FSSS-CSN, le gouvernement subventionne les garderies privées commerciales par le biais des crédits d’impôt offerts aux familles, alors que l’on sait que l’objectif des garderies à but lucratif est d’abord et avant tout à enrichir des propriétaires bien nantis de garderies commerciales. »
« L’appui des travailleuses et des travailleurs en CPE à la lutte des employé-es du secteur public est la bienvenue. Les CPE sont aussi victimes du gouvernement Couillard, un gouvernement austère et autoritaire. C’est ensemble que nous pourrons contrer les velléités de ce gouvernement insensible! », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN.
À propos
Les travailleuses et les travailleurs en CPE de la région de Montréal et Laval sont membres du STCPEML-CSN lequel est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN). Pour sa part, la CSN est composée de près de 2 000 syndicats regroupant plus de 325 000 travailleuses et travailleurs provenant des secteurs public et privé.